Du 30 Juillet au 7 Aout 2012

Il me dit Wat…

Claire : « Bien contente de cette petite étape de trois jours à Battambang, ce fut bien relaxant…»

Fifi : « Bien relaxant, on s’est quand même fait une bonne journée de vélo ! Mais c’est vrai que la ville était reposante : peu de monde, peu de véhicules – tout est relatif, on est en Asie quand même… – et même si c’est une ancienne capitale du Cambodge (et la deuxième ville du pays), sa taille humaine, la rivière Sangker qui la traverse et les quelques maison coloniales lui confèrent une atmosphère particulièrement paisible. »

Claire : «  C’est vrai que c’est la première fois que l’on peu marcher sur les trottoirs… hihi ! Notre hôtel était sympa aussi : l’Asian Hotel, plutôt classe avec une petite chambre à 5$, ça l’fait ! Notre première journée placée sous le signe du repos nous a permis de faire le tour des Wats de la ville (temples) : Wat Damrei Sa, Wat Piphit et l’autre dont je ne me souviens plus du nom… Tous un peu différents, c’était surprenant de voir la vie qui y règne autour. »

Fifi : « Les moines qui prient, étudient, mangent, font leur lessive… c’est comme des petites villes à l’intérieur de la ville ! »

Dans l’enceinte d’un temple…

Claire : « Et que dire de la poste ! Après notre expérience de l’Inde, arriver dans une poste sans personne et accomplir notre mission en moins de deux minutes… cela méritait d’être souligné ! »

Fifi : « C’est pas faux. Nous avons passé aussi pas mal de temps à l’incontournable marché central où nous avons encore fait de nouvelles découvertes culinaires (surtout pour le p’tit dèj…) : une sorte de Chè, des palais à la banane plantain (au très bon gout de châtaigne ?!), des pains vapeurs (à la crème de marron ?), du bon chocolat chaud « ovaltine », des crêpes au poulet et des beignets bien gras en tout genres… »

Claire : « mmmhhh… trop bon ! Je crois qu’on passe sur la journée du lendemain, ton état gastrique n’intéresse sûrement pas les gens…»

Fifi : « Ouais, passons… disons qu’on a profité de cet « incident de parcours » pour rester toute la journée à l’hôtel à regarder les JO et des films bien pourris… (Nous vous conseillons vivement Predators avec Adrien Brody, un chef d’œuvre du 7^ème art…). En même temps depuis que nous sommes ici c’est la première fois qu’il pleut. Le matin le ciel est couvert et il fait très lourd et l’après-midi c’est rincée, version diluvienne… parfait pour passer l’aprèm à glander ! »

Claire : « Nous sommes quand même sortis « voir le monde » deux fois dans la journée… »

Fifi : « Oui, pour manger… »

Claire : « Du coup, fort de notre grosse journée de repos, nous nous sommes levés tôt et avons loué des vélos pour faire le tour de la campagne environnante ! »

Fifi : « Un bon tour, ouais, 50 bornes qu’on s’est fait sur le dos de nos enclumes à roues ! »

Claire : « C’est vrai que les 12 premiers kilomètres du matin, jusqu’au Phnom Sampov, sous la chaleur écrasante, étaient plutôt « raides » ! Mais ça valait le coup ! Ca se mérite, car il nous a fallu encore ¾ d’heure de montée pour arriver au magnifique point de vue sur la plaine ainsi qu’aux temples qui l’a culminent ! »

Fifi : « Sans oublier le passage moins drôle par les grottes où des milliers de prisonniers ont été précipités depuis un trou en haut de la caverne par les Khmers rouges… C’était aussi intéressant, lors de notre passage dans les petits villages au bas de la colline, de voir les bonzes passer faire l’aumône de maison en maison pour leur repas de la journée. »

Wat Sampov

Claire : « Ensuite le chemin de traverse que nous avons pris pour nous rendre au temple de Banan était juste superbe ! La traversée de ce décor bucolique, aux cabanes sur pilotis et aux rizières
vertes fluo, a été un instant magique au son des « hello, hello » des enfants nous interpelant ! »

Fifi : « Cela nous a rappelé, si besoin est, pourquoi nous aimons tant voyager ! »

Claire : « Tellement magique, que nous en avons oublié de manger… Enfin bon, arrivés au Wat
Banan – après avoir gravit les 124 marches qui mènent au site – nous avons rapidement visité « les ruines », avant de se cacher dans l’une des tours pour s’abriter de l’averse tropicale qui faisait rage au dehors. Ruines, ce n’est pas vraiment le mot, disons que certaines des tours s’écroulent un peu sur elle-même mais du coup elles restent authentiques. Nous nous prenions presque pour des aventuriers/archéologues style Obi-Wan Kenobi»

Fifi : « Indian Jones… Obi c’est un maitre Jedi. »

Claire : « Ouais si tu veux, c’que j’pense c’est que ces tours, qui me font penser aux tours Cham de Nha Trang, elles méritent le coup d’œil ! Et puis au Cambodge, lorsqu’on a l’occasion de voir des sites qui n’ont pas été rasés par les Khmers rouges, il ne faut pas se priver ! »

Wat Banan

Fifi : « Voui, voui, c’est vrai que la plupart du temps les temples sont, soit rénovés, soit reconstruis… Bref, ce site méritait bien les efforts laissés dans le contre-la-montre du retour. Pas facile les 25kms pour revenir à Battambang rythmés par quelques méchantes averses tropicales ! »

Claire : « Mais à chaque fois que nous nous sommes arrêtés sur le bord de la route, tous les cambodgiens nous ont gentiment accueillis chez eux en nous offrant une chaise pour attendre la fin du déluge ! Trop sympa ! Lors de notre attente, on a bien rigolé à voir passer : des carrioles remplies de bonzes (il doit y avoir un élevage dans l’coin…), 5 adultes sur un scooteur (un record), des enfants tout nus sauter dans les flaques d’eau (j’ai retenu Fab qui voulait se joindre à eux…), une vache attelée/ficelée à l’arrière d’une mob’ etc. »

Fifi : « C’est aussi marrant ou choquant, je dirais presque, de voir tous les 200m une affiche avec les tronches des trois leaders du « parti ». Les gens d’ici ne risquent pas d’oublier « c’est qui qui commande ! Petite parenthèse œnologique : on a vu des vignes sur le chemin, mais pas pu goûter au fruit des vendanges (c’était fermé), affaire à suivre donc… Du coup, avec tout ça, on n’est même pas allé voir l’attraction principale du coin : le bamboo train. C’est une sorte de radeau de bambou, posé sur une voie de chemin de fer. Comme la voie est à sens unique, lors d’un « croisement », c’est le convoie le plus léger qui démonte son véhicule, l’autre passe et ensuite tout le monde s’atèle à la reconstruction. Tan pis, pas la motiv’ de faire le détour, on achètera une carte postale ! »

Claire : « Pour bien finir cette belle journée, rien de tel qu’un shake au fruit du dragon et un autre au jack fruit-noix de coco, des nems avec des nouilles (bunhoy qui disent ici) et un doux curry de crevettes au lait de coco… miam ! »

Plus d’images de Battambang…

Angkor et toujours des Wats…

Nous voilà ensuite partis en bus (3,75$) pour Siem Reap la première ville touristique du Cambodge (plus de 2 millions de visiteurs par an… et nous !). C’est la porte d’accès aux visiteurs des temples d’Angkor. Car les temples dans le coin, ce n’est pas ce qu’il manque ! Il y en a 287 recensés ! La ville est donc touristique au possible avec la pub street, des salons de massages à gogo, des aquariums remplis de poissons pour nettoyer les pieds, des centaines de crocodiles empaillés, un marché pas très authentique et 2000 tuk-tuk drivers au mètre carré ! Nous posons notre barda à la Green town Guesthouse pour 5$ la nuit après négociation, bien entendu. Nous profitons de l’aprèm pour visiter les alentours et glaner quelques informations sur la visite des temples. Nous faisons un tour au Wat Bo, juste derrière la guesthouse et parcourons les rues du centre et le marché à pied pour nous imprégner de l’atmosphère du coin.

Où est Fifi ?!

Nous choisissons le pass 3 jours, amplement suffisant pour voir les principaux temples du coin et même un peu plus… Mais c’est quoi au juste « les temples d’Angkor » ?! Ce site, classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, fondé à partir du IXème siècle, aurait été trois fois plus vaste que les 3000m² que nous connaissons aujourd’hui. C’était la plus grande ville de l’ère préindustrielle avec plus de 800 000 habitants. Temples plats ou temples montagnes, grès ou briques ou latérite, temple bouddhiste ou hindouiste etc., on vous passe les détails car ils sont tous différents et tous (ou presque) valent le coup d’œil !

Jour 1 : un petit pas pour nous, un grand pas pour notre culture archéologique…

La majorité des temples se trouvant regroupée sur un site à seulement 8km de Siem Reap, nous louons des vélos (1$ la journée) pour effectuer la visite et partons à 6h du mat’. Voici le programme
de la journée avec dans l’ordre : Baksei Chamkrong, le Bayon (notre préféré avec les visages sur les 37 tours), la terrasse du roi lépreux, Baphuon, Phimeamakas, la terrasse des éléphants, Thommanon, Ta Keo, Ta Phrom (celui dans la jungle) Pre Rup, Banteay Kdei et nous finissons avec le plus connu : Angkor Wat. Quelques explications tout de même sur ce dernier pour vous donner une idée : sa construction a durée 37 ans et on considère qu’une armée de 300 000 ouvrier (esclaves) et 6000 éléphants (pareil) y participèrent. C’est le plus grand et le plus majestueux mais définitivement pas dans nos coup de cœur… (le temps maussade après l’averse juste avant d’entrer y est peut-être pour beaucoup…) Bilan de la journée : 35km à vélo, des centaines de marches enjambées et d’innombrables km à pied, nous finissons rincés (au sens propre et figuré) mais ravis de notre première journée ! Pour la peine nous nous octroyons un festin pour diner : un buffet barbecue-fondue à volonté (5$) viande, poisson et légumes ; un régal, parfait pour recharger les batteries !

Le Bayon

Ta Phrom

Jour 2 : vroum-vroum Wat…

Nous décidons cette fois de nous laisser porter. Bien obligés, les temples de la journée se situent à 60km (pour le plus éloigné) de Siem Reap. Nous négocions un tuk-tuk pour 20$ la journée et c’est parti ! La liste des sites visités dans l’ordre donne : Kbal Spean (ici pas de temple mais une belle balade le long de la rivière aux 1000 lingams et une jolie cascade mais malheureusement pas assez d’eau pour se baigner…snif, ça aurait été bien venu une petite trempette avec la chaleur et l’humidité ambiante !) et Banteay Srei (notre 2^ème coup de cœur pour se mignonet petit ensemble très bien conservé avec sa multitude de détails) pour les plus éloignés. Ensuite, nous reprenons la route du site principal d’Angkor pour visiter ceux que nous n’avions pas eu le temps de contempler la veille : le Mebon Oriental, Ta Som, Neak Pean et Preah Khan. Ouf, encore une journée bien remplie !

Banteay Srei

Reliefs tel de véritables dentelles du Banteay Srei

Le lendemain nous faisons une « pause visite » à base de grasse mat’, p’tit dèj’ avec de bonnes viennoiseries et un verre de chocolat glacé, glandouillage dans les hamacs, petites emplettes au marché et surtout un massage d’une heure par des aveugles… Il faut c’qu’il faut pour récupérer ! Le centre de massage se trouve à côté d’une exposition sur le patrimoine khmer. C’est très intéressant et nous avons appris/compris pas mal de choses que nous avions vues jusqu’à présent pendant notre voyage au Cambodge. Nous contribuons à notre façon à l’association Massage Krousar Thmey, ONG de l’école pour aveugles, en profitant d’un bon massage d’une heure, une façon très agréable de soutenir cette belle initiative ! Le soir nous mangeons au bord de la rivière pour observer les illuminations du marché de nuit.

Siem Reap de nuit

Plus d’images de Phnom Penh…

Jour 3 : sortir des sentiers battus…

Nous enfourchons à nouveau les bicyclettes pour aller cette fois visiter l’ensemble de temples de Roluos, situé à l’est de Siem Reap à environ 15km. Ce lieu préangkorien compte les plus vieux temples du coin. Nous visitons Lolei, Preah Ko, Bakong, le plus important et enfin Prei Monti. La visite est sympa mais c’est surtout le chemin du retour, sur la piste rouge qui traverse d’adorables villages de maisons sur pilotis, qui sera le vrai émerveillement de la journée (malgré le vent de face, ça souffle dans le coin, pffiou !). Nous avons un peu été déçus le midi lorsque nous nous sommes arrêtés manger une soupe de nouille dans un boui-boui, quand la serveuse, très sympa au début, a essayé de nous escroquer au moment de l’addition… pas cool ! Après une rapide négociation nous avons tout de même payé un prix « correct ». C’est la première fois que nous étions confrontés à cette attitude dans un village reculé (et par une personne ne parlant pas anglais), moche ! Nous finissons la journée par un bon apéro avec des shakes de fruits frais et des nems puis quelques bons plats typiques : coco curry de courge sucrée au poulet et des morninglory (légumes verts) au porc haché et sauce aux haricots rouges… en place.

Preah Ko

Inscriptions dans l’encadrement d’une porte du temple Lolei

Quelques précisions sur les temples : il faut de bonnes chaussures car on marche, on grimpe, on crapahute. Les prix de la nourriture et des boissons sur place peut, doit se négocier. Des centaines d’enfants sollicitent sans relâche les touristes pour vendre tout et n’importe quoi.

Plus d’images des temples d’Angkor…

Brève de voyage :

Le tuk-tuk driver (TTD) à Claire à la fin de la journée de visite après le temple Neak Pean (où il est sensé y avoir de l’eau en saison des pluies):

« You are tired, no ? 

– Not too much, there was no water and it is not very interesting without water.

– That’s because you’re strong, so… 

– Yes after a storm it might be beautiful… »

Fab à Claire après un petit blanc:

« Mais qu’est-ce que t’as compris ?!

– Ben que… il nous demandait si ça nous avait plus, et je lui ai dit pas trop parce qu’il n’y avait pas d’eau et après il m’a expliqué qu’il y en avait plus après une tempête…

– Ah… moi j’crois plutôt qu’il nous a demandé si on était fatigués et comme t’as répondu non, il nous a dit qu’on était forts… »

C’est pas gagné !