Du 8 au 16 Mai 2013
L’Île au Conditionnel…
Nous posons les pieds sur THE ISLAND, l’Île de Pâques aussi connue sous le nom de Rapa Nui, après bien des heures d’avion et d’attente dans les aéroports de Lima et Santiago. Née des profondeurs de l’océan, constituée par 3 volcans principaux, cette île prend la forme d’un triangle isocèle, 23km de long pour 12km de large et compte environ 6000 habitants. Ce petit bout de terre, le plus isolé au monde (à 3760km du Chili et 4100km de Tahiti), renferme encore bien des mystères quand à ses premiers occupants, ses rites et traditions passés…
Il se pourrait donc que nous y ayons séjourné une semaine, au Camping Mihinoa, joliment situé face à l’Océan Pacifique. Dès l’arrivée à l’aéroport, l’Île nous prend à partie et nous demande la modique somme de 30 000CLP pour accéder à son Parc National (valable 5 jours), classé au patrimoine mondial par l’UNESCO… L’unique village Hanga Roa, capitale de l’Ile, semble bien paisible et vivrait au rythme des marchés le matin, du surf l’après-midi et des barbecues tout au long de la journée. Le visiteur novice s’attendrait à trouver beaucoup de poissons dans la cuisine pascuane, mais à part du thon, peu de bestioles marines arrivent jusque dans les assiettes. Ceci serait dû à l’absence de barrière de corail…
Mime parfait des moai… à s’y méprendre !
Une petite balade jusqu’au Musée Anthropologique Sebastian-Englert (1000CLP) nous élève dans le mystère. Pas de réponses ici, seulement des théories
scientifiques ou mystiques sont avancées… Les premiers Pascuans seraient des Polynésiens, ou des peuples d’Amérique du Sud… Les moai, les célèbres statues, au nombre de 887 sur l’Île, auraient été taillées depuis l’an 800 et certaines seraient encore enterrées… Ces statues, les yeux tournés vers l’intérieur des terres, personnifieraient les ancêtres fondateurs de chaque clan, protégeraient leur descendants et transmettraient le
mana (la force)… Ces blocs de pierres viendraient du volcan Rano Raraku, d’où elles auraient « marché », selon la tradition orale, jusqu’à leur ahu aux quatre coins de l’Île (plateforme cérémonielle qui accueillait les géants de pierre)… Une fois arrivées à leur destination finale (pour seulement 30% des statues taillées… on vous passe les théories d’acheminement des bébés pesant plusieurs dizaines de tonnes…), des coraux auraient été encastrés dans leur grandes orbites pour représenter le « visage vivant » d’un ancêtre. Ensuite on les aurait coiffés d’un pukao, sorte de chapeau rond en scorie (roche rouge), représentation de cheveux remontés en chignon. Un autre rite, qui serait venu remplacer celui des moai, est celui du Tangata-manu… Cérémonie pour le moins étrange au terme de laquelle on aurait désigné l’homme-oiseau comme le chef de l’Île. Il semblerait que pour conquérir ce titre, les participants devaient nager jusqu’à un ilot (Motu Nui), récolter le premier œuf d’un certain piaf, revenir avec le précieux objet sur le front et enfin escalader 300m de falaise jusqu’au village d’Orong… Bref, tout un programme pour se retrouver ensuite isolé dans l’Île mystérieuse pendant un an !
Village d’Orongo, surplombant le fameux îlot de Motu Nui.
Une grande balade, en 4×4 cette fois, épaulés d’Alison le brésilien et Mike l’américain, nous aurait conduit tout autour de l’Île aux principaux sites archéologiques. Il est probable que nous ayons admiré une tripoté de moai, parfois dressés, parfois couchés, souvent sans leur couvre chef, ou encore enterrés jusqu’à la tête ! Cette promenade autour de l’énigmatique Rapa Nui aurait été également l’occasion de découvrir d’autres merveilles naturelles, comme le volcan Rano Raraku (l’endroit qui servit de carrière à 95% des moai de l’Île), avec un lac en son cratère, mais aussi des paysages époustouflants comme des grottes débouchant sur l’Océan, près de la côte escarpée ou des terres verdoyantes et vallonnées d’anciens volcans.
Un américain, un brésilien, des moai et des ZOBS ?!
Il semblerait que nous ayons trainé sur des plages, notamment la magnifique Anakena. Des traces de nos corps fossilisés dans le sable attesteraient de bonnes journées de glande, à siester, bronzer et se baigner dans l’Océan Pacifique… La légende raconte qu’un des ZOBS se serait frotté aux vagues de ce même océan à l’aide d’une planche de surf… expérience peu concluante !
Nous aurions également gravit le volcan Rano Kau, pour découvrir au fond du cratère des dizaines de petits lacs formant un incroyable patchwork. Près de celui-ci, il se peut que nous ayons visité le village cérémoniel d’Orongo, un site fascinant qui s’ancrerait au-dessus du vide et serait étroitement lié au culte de l’homme-oiseau.
Cratère du volcan Rano Kau.
La tradition orale évoque une autre épopée, en scooter cette fois, de vos serviteurs. Ils seraient retournés à leurs endroits préférés de l’Île comme la plage d’Anakena, les 15 moai de Tongariki et les 7 d’Akivi. Ils auraient assisté à de magnifiques coucher de soleil, notamment près des 6 statues de Tahai et se seraient endormis comme tous les soirs avec le bruit des vagues au loin…
Coucher de soleil sur l’Ahu Tahai…
Enfin, puisque tout le monde a une théorie sur l’origine des fameuses statues, voici la notre : vue le peu d’activité des habitants d’aujourd’hui, associé au fait que dans le passé le surf et les barbecues n’existaient pas, tout cela nous amène à penser que les moai étaient sculptés et acheminés à travers l’Île dans le seul but de… tuer le temps !
En conclusion de cette semaine énigmatique, ce qui est sûr, c’est que l’Île a ce petit truc, à part, mystérieux et une bôôté indescriptible qui nous a conquis !
Quelques infos, un peu plus sûres… :
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Brèves obscures de voyage :
Mike : « Je viens de Detroit, c’est une vieille ville, elle a au moins 300 ans… »
Tanguy : « Il y a plusieurs théories sur la piste d’atterrissage de l’aéroport… Ce serait une des plus longues du monde car, payée par les américains, elle pourrait servir de lieu d’atterrissage en cas d’urgence pour leurs navettes spatiales. Ou sinon, l’autre version serait qu’elle a été construite par les anglais lors de la guerre des Malouines, le lieu ayant une place stratégique… »
Un chilien : « Vous vous êtes arrêtés au kilomètre 15 sur la route de Anakena ? Si vous arrêtez votre voiture à cette endroit précis, juste avant la montée, le véhicule monte sans accélérer… c’est vrai, on a essayé ! »
Alison : « Chez nous au Brraazilou, à la fin de la semaine de Carnaval on fait comme un réveillon. Pour beaucoup, le Carnaval, c’est plus qu’une religion et c’est après que l’année commence vraiment… »
Notre Bilan sur le Chili du 28 Janvier au 19 Février puis du 12 au 15 Mars (Atacama) et enfin du 8 au 16 Mai (Île de Paques) 2013…
Nos premiers pas en Amérique du Sud… on s’attendait à un choc, mais non, le pays est beaucoup plus Européanisé que nous le pensions ! Le choc est venu de l’hospitalité des chiliens. C’est vraiment incroyable comme toutes les personnes croisées, rencontrées, se sont mises en quatre pour nous accueillir ou simplement nous rendre service. Et que dire de cette bande de terre étendue sur plusieurs milliers de kilomètre ? Désert, volcans, lacs, montagnes, Océan Pacifique, fiords de Patagonie tout est là pour en prendre plein les yeux !
Nos coups de cœur en vrac :
Valparaiso, la région des lacs et des volcans autour de Pucon, la Patagonie malgré la pluie, le désert d’Atacama et l’Île mystère bien sûr ! Nous avons visité 3 sites classés au patrimoine mondial par l’UNESCO (Valparaiso, Torres Del Paine, le Parc de Rapa Nui)
Bilan « culinaire » en vrac (ce avec quoi nous nous sommes régalés pendant 32 jours…):
Peut être pas la meilleure gastronomie depuis le départ, un peu graillonne, très salée et peu de diversité… Mais nous avons trouvé quelques spécialités fort sympathiques à se mettre sous la dent.
Donc en vrac nous avons : completo (hot-dog avec du guacamole et des tomates), brochettes de chorizo, fromage genre mozza, curanto, brochettes de viande, empañadas, brochette de saucisses chimiques, churros, sopaipillas, dulce de leche, condiments, glaces, jus de framboise, pisco sour, pastel de choclo, pastel de papas, avocats par douzaines, tomates, tartes kuchen…
Bilan financier :
Le Chili n’est pas une destination bon marché (sauf si on dort en tente et qu’on fait du stop… et encore !), car le coût de la vie est quasi identique à celui que nous connaissons dans notre vieille France. De plus, des sites comme Atacama ou surtout l’Île de Pâques font vite grimper la note. Les transports en bus et les logements sont plutôt chers par rapport à la bouffe.
Lors de ces 32 jours au Chili, nous avons dépensé 1004€ par tête !
Quelques exemples de prix : un kilo d’avocats 900CLP, 1,5L d’eau 490CLP, un completo 800CLP, 1L d’essence 750CLP, un demi 1000CLP, une empañada 700CLP, sopaipillas 100CLP, coiffeur 300CLP, almuerzo 2500CLP, 1kg de tomate 250CLP, un ciné 3600CLP, énorme jus de fruit 1000CLP.
Bilan transports
18 bus, 5 taxis, un 4X4, 5 avions, 1 scooter, 5 stops, 2 vélos, 4 métros.