Du 19 Février au 27 Février 2013
Et hop ! On quitte le Chili pour quelques semaines, on passe en Argentine, on jette un œil à sa carte d’identité :
Superficie |
2 766 890 km², soit 5 fois la France. |
Population |
41 millions d’habitants. |
Capitale |
Buenos Aires, dite Capital Federal. |
Nature du Régime |
démocratie présidentielle, État fédéral. |
Président |
Cristina Fernández de Kirchner, « péroniste de gauche », élue présidente en octobre 2007, réélue dès le 1er tour en octobre 2011. |
Monnaie |
peso argentin. |
Langues |
L’espagnol est la langue officielle. |
Revenu Moyen |
615€. |
Espérance de vie |
76 ans. |
Taux de Change Moyen Lors du Voyage |
1€= 6,7ARS ou pesos ou $AR. |
Décalage horaire avec le France |
-4h en hiver (européen). |
San Carlos de Bariloche : un air d’Alpes suisses…
Le trajet en bus de 7h se passe pour le mieux : arrêt très court à la frontière – où nous obtenons un visa gratuit de 90 jours -, route sublime longeant les lacs et un très beau ciel bleu qui nous attend à l’arrivée. Nous flânons en ville et découvrons cette cité montagnarde surnommée la « Suisse Argentine ». C’est la plus grande station de ski d’Argentine. Bariloche (prononcer « Barilotché ») s’étend le long du lac Nahuel Huapi, au pied de la cordillère et à quelques kilomètres de la frontière chilienne dans la région des Sept Lacs. Ici les spécialités sont la bière, le chocolat et la fondue, on signe ! En fin de journée nous rejoignons Camille et Lewis – expat’ en Argentine depuis 3 mois – qui nous accueillent chaleureusement dans leur superbe appart’ avec vue imprenable sur le lac.
Ce matin le soleil fait briller le lac de mille feux, c’est le temps idéal pour faire une petite boucle à vélo et découvrir les environs. Nous louons des VTT grâce à Ségolène, une autre expat’ de Bariloche, et nous élançons tous les cinq sur le circuito chico. Ce magnifique parcours de 33km nous emmène le long du lac Nahuel Huapi, sur la péninsule Llao Llao et vers Colonia Suiza (village bohême de descendants d’Helvètes). Aujourd’hui étant un jour férié, nous avons la chance de découvrir la feria, foire de l’artisanat et de bonne bouffe ! Nous admirons les magnifiques chalets en bois au milieu des forêts de sapins (rares en Argentine). La balade est tellement belle que nous trainons pas mal en chemin aux différents points de vue et nous franchirons la ligne d’arrivée tout juste avant 19h (heure limite de retour des bikes), les jambes bien lourdes. Le plat, ça n’existe pas ici ! Nous finissons la soirée ensemble avec un bon apéro pour nous remettre de tous ces efforts…
Pause déjeuner avec vue sur le lac Nahuel Huapi.
Le lendemain, Camille part tôt au taff (il en faut…) et nous partons (sans Lewis, il en faut aussi !) pour une rando vers Cerro Cathedral, jusqu’au refuge el Frey. En
attendant le bus (10ARS, une demi-heure) nous en profitons pour réserver nos billets de car pour Buenos Aires le lendemain (868ARS, 22h, semi-cama, repas inclus). La navette nous dépose à la station de ski Cerro Cathedral et nous nous élançons sur le chemin bien balisé en direction du refuge. Le sentier monte gentiment au départ en surplombant un lac, puis une grosse grimpette suit, à l’ombre dans la forêt. Au sommet, la vue est de toute beauté. Le lac, au pied du refuge, entouré de parois rocheuses, offre un tableau remarquable. Avis aux amateurs de grimpette, ici c’est LE spot d’escalade d’Argentine, et on comprend pourquoi ! Une petite pause les pieds dans l’eau et c’est l’heure de retourner sur nos pas pour chopper le bus. Encore une bien belle rando de 5h30 aller-retour sous un temps parfait comme on les aime !
Ce soir, pour fêter nos 9 mois de baroude, c’est resto ! Pas le choix, nous devons tester la fondue Suisso-Argentine à La Alpina… Nous finissons la soirée à l’hôtel de Ségo pour une soirée salsa ! Nous apprenons quelques pas de danse (surtout Fab) mais admirons particulièrement quelques très bons danseurs qui s’en donnent à cœur joie.
Panorama depuis le refuge…
Pour notre dernier jour ici, nous ne pouvons louper le fameux Cerro Campanario. 30 minutes de grimpette bien raide nous offre la vue panoramique la plus spectaculaire de la région ! Le soleil brille encore ce matin, nous en prenons, une fois de plus, plein les mirettes !
Avant de se quitter, nos deux hôtes d’exception nous emmènent au bon plan de la ville pour le casse croûte du midi : « Polo » l’asador du parc du centre qui prépare de délicieux churascos (énorme sandwich à la viande de boeuf), choropans (sandwich à la saucisse) et hamburguesas (comme son nom l’indique). Merci Cam et Lewis pour ces trois jours supers à Bariloche, on en a bien profité grâce à vous ; hasta luego, on s’voit dans quelques jours à Buenos Aires !
À 15h30 pétantes le car prend la route en direction du Nord où un long trajet nous attend. Au départ les paysages sont magnifiques – lacs, forêts, montagnes, canyons… – puis tout devient plat, presque lunaire avec des kilomètres de ligne droite.
Campanario : sans commentaire !
Buenos Aires : à la découverte de ses quartiers…
Nous atteignons notre destination, l’immense gare de bus Retiro, vers 13h le lendemain. La mégalopole compte plus de 13 millions d’âmes (agglo comprise), soit un tiers de la population totale argentine ! Nous sautons dans le métro (2,5ARS) en direction du quartier de San Telmo. Nous tournons deux bonnes heures avant de trouver un hôtel où il reste de la place ; le Bolivar Hotel nous accueille pour 150ARS la double sans petit déj’. Nous commençons directement la visite des alentours et découvrons avec ravissement un vieux quartier bohême, vivant (le tango est né dans ses bars) et plein de charme. Ici, pas de hauts immeubles modernes, mais plutôt de grandes bâtisses de style colonial – comme notre hôtel légèrement défraichit… – témoins de l’âge d’or de Buenos Aires. Nous faisons un stop au Museo Historico Nacional (entrée libre) composé de deux salles qui retracent surtout l’histoire de l’indépendance, sans grand intérêt… Dans la calle Defensa, nous visitons le pasaje defensa, édifice colonial typique de Sant Telmo avec ses trois patios intérieurs en enfilade et ses balcons. Puis, nous passons au mercado de Buenos Aires, dans l’esprit des halles d’autrefois, ce marché couvert regroupe marchands de produits frais mais aussi, bien sûr, les vendeurs d’antiquités ! En rentrant au bercail, nous tombons par hasard sur un cortège de danseurs et tambours. Nous ne tardons pas à comprendre qu’il s’agit de défilés pour le Carnaval ! Ça bouge, c’est coloré, ça respire la joie de vivre et tout le monde danse en suivant la parade.
Carnaval dans les rues de Buenos Aires.
Aujourd’hui dimanche, c’est brocante dans San Telmo. Le quartier est déjà riche en boutiques d’antiquaires mais là c’est l’effervescence ! Chaque millimètre de rue est occupé par un artisan disposant des étals bien achalandés, Claire se retient de tout acheter ! Nous marchons ensuite vers le sud, en direction du fameux quartier de la Boca. Bien différent des autres, il se situe à l’emplacement même de la première ville de Buenos Aires. C’est ici que l’on trouve le célèbre temple du football surnommé la Bombonera où l’équipe de Boca Juniors évolue. La balade nous amène ensuite au Caminito, rue très colorée et touristique où les restos avec orchestre live et danseurs de tango se disputent les touristes. C’est beau, les artistes exposent dans la rue (sorte de mini Montmartre) mais l’endroit, blindé, perd toute son authenticité. Nous rejoignons ensuite Lewis, Camille et sa famille qui nous ont donné rendez-vous pour le déjeuner. Nos pas nous mènent dans une sorte de kermesse où nous trouvons de bonnes empañadas et où l’asador enchaine les choripans et hamburguesas au barbecue. Pour faire glisser le tout ils servent des bières géantes (75cl au moins…) dans une ambiance décontractée sur fond de musique populaire. Après la sieste digestive obligatoire, nous flânons dans les rues du quartier et succombons à l’achat de quelques souvenirs. En fin de journée, les marchands de la place Dorrego font place aux danseurs de tango, pros d’abord, tout le monde ensuite ! Nous apprécions un instant la performance de tous, c’est beau, mais nous ne suivons pas le pas, trop compliqué pour nous…
Brocante du dimanche dans San Telmo.
Nous mettons le réveil car aujourd’hui une grosse journée visites nous attend. Cela commence par le centro, avec la Plaza de Mayo et sa Casa Rosada, la Catedral Metropolitana et jetons aussi un œil à la Farmacia la Estrella, une des plus ancienne de la ville. Nous nous rendons ensuite au Congreso nacional (fermé aux visiteurs jusqu’à nouvel ordre…) en prenant l’Avenida de Mayo et en croisant l’immense Avenida 9 de Julio, la plus large du monde, plus de 125m !
La Casa Rosada d’où le couple Perón s’adressait aux « descamisados »…
Nous faisons un pause bien méritée dans un classique buffet de Buenos Aires (tendedor libre, tenu par des asiatiques…) offrant des plats argentins et chinois à
des prix défiants toute concurrence. Nous nous régalons surtout avec la parilla libre, barbecue de viandes à volonté et les desserts maisons… Après ça, pas le choix, il faut marcher, nous longeons l’Avenida 9 de Julio jusqu’à l’Obelisco – érigé en 1936 pour commémorer les 400 ans de la ville – puis bifurquons vers le Teatro Colon que nous ne visiterons pas (entrée 4 fois plus chère que pour les locaux soit 110ARS…). Nous mettons ensuite le cap vers le quartier Recoleta où se trouve le célèbre cimetière. Ce Père Lachaise latino-américain, abrite les dépouilles de personnes célèbres ou issues des grandes familles de Buenos Aires, comme celle d’Eva Duarte Perón (Evita). Puis nous passons l’immense fac de droit pour arriver à la Floralis Generica, fleur géante d’acier qui s’ouvre et se ferme avec le soleil. Nous poursuivons notre cavalcade en direction de la gare routière Retiro pour réserver nos prochains billets vers Iguazu puis Cordoba. Se rendre directement au terminal permet de bénéficier d’offres promotionnelles car la concurrence fait rage…
Mime parfait, ou pas, de la fleur qui s’ouvre…
Claqués, nous rentrons prendre une douche à l’hôtel, mais, pas le temps de se poser, nous ressortons immédiatement retrouver nos amis à une soirée Milonga à La Catedral (25ARS l’entrée, 40ARS avec le cours). Cet espace associatif dispense des cours de tango pour tous et, à partir de 23h, normalement, des shows de danseurs professionnels. Pas de chance, à 1h les pros n’ont toujours pas pointé le bout de leur nez et la fatigue se fait sentir. Nous rentrons sans voir la performance, mais nous avons tout de même profité d’une très bonne soirée dans ce lieu atypique. Hasta luego les amis, on a passé de très bons moments ensemble, on se revoit dans nos contrées ! Après 23h, les métros ne circulent plus dans la capitale, nous voulons prendre un taxi, mais, aiguillés par des jeunes argentins bien sympas nous optons pour le bus. Nous nous écroulons de fatigue après cette longue journée à écumer les rues de la capitale, rideau !
Petite grasse mat’ pour nous remettre de la veille, nous testons les viennoiseries locales – les facturas – pour le petit déj’ et sommes prêts pour partir en direction de Palermo cette fois. Nous nous baladons dans le jardin botanique avant de visiter le musée Evita (15ARS l’entrée). Le musée retrace, de manière (très) idéaliste la vie d’Eva Perón : son enfance, sa carrière d’actrice, sa rencontre avec Juan Perón, son combat pour les plus démunis et pour les femmes, et sa fin tragique à 33 ans. Dommage que le musée n’explique pas la controverse qui régnait autour d’Evita. Ensuite, nous continuons notre marche vers le nord en direction de l’immense Parque de Palermo, superbe parc urbain avec lac, jardins, statues, fontaines etc. Nous faisons tirer jusqu’à l’hippodrome (vous saviez que le polo et le 2ème sport national en Argentine ?) et finissons par les vieux quartiers de Palermo, sans plus…
Un peu de verdure au milieu de tout ce béton !
Aujourd’hui, nous consacrons la matinée à la découverte de Puerto Madero avec sa jolie balade le long du canal qui nous rappelle que Buenos Aires est construite au bord de l’eau. Ce quartier récent est encore en réhabilitation et les grandes tours de verre et d’acier fleurissent. Nous nous rendons ensuite dans la rue Florida pour échanger nos quelques dollars et euros qu’il nous reste. Ici, les monnaies étrangères s’achètent à prix d’or : 9,3ARS et 7,4ARS respectivement pour un euro et un dollar alors que le taux de change du jour est de 6,7ARS et 5,1ARS… Difficile d’expliquer pourquoi, mais avec une inflation de près 20% par an les argentins ont peu confiance en leur monnaie et encore moins en leurs banques. À midi nous essayons quelques spécialités argentines, de la viande, comme le bife de chorizo (steak de bœuf épais) et le bife de lomito (pareil en plus fin…). La barbaque est bonne et tendre mais pas comparable au goût délicieux de la parilla testée quelques jours auparavant. En dessert, nous prenons une autre spécialité argentine (origine italienne oblige): une glace !
Balade à Puerto Madero.
En conclusion de ces quelques jours passés chez les porteños (habitants de Buenos Aires), nous admettons avoir été conquis par cette cité caméléon qui change d’allure à chaque quartier. L’architecture, vestige de son passé colonial, montre des bâtiments, plus ou moins bien conservés, typiques du nouveau continent – on peut y voir un mélange de Madrid, Naples ou encore Paris.
En fin de journée, nous partons au terminal pour prendre le bus en direction de Puerto Iguazu (490ARS, 20h de trajet, semi-cama) à 1360 km plus au nord…
Brèves de voyage :
Un argentin rencontré lors de la soirée salsa: « Je viens d’une famille d’immigrés italiens, comme la plupart des argentins. Lorsque je vais au Chili, je passe pour un « gringo » avec mes yeux bleus et ma peau blanche. Ils sont beaucoup plus métissés là-bas. »