Jodhpur la Ville du Soleil

Le trajet depuis Udaipur en bus est plus que chaotique. Les trois quarts de la route se font sur une piste et notre couchette étant située sur l’essieu arrière (surement sans amortisseurs), nous rebondissons pendant 7h dans notre cage à poule.

Arrivés de bonne heure, nous prenons une chambre avec la clim cette fois : 700INR à la Sarbar Paying Guesthouse, soit près de 10€, on se la joue grand luxe ! Mais c’est nécessaire ici, car Jodhpur, 2^ème ville du Rajasthan est une des villes les plus ensoleillées de l’Inde. Elle est aussi nommée Sun City car on y compte que 18 jours sans soleil par an, et ce n’est pas forcément des jours de pluie… Mais pourquoi les bâtiments sont-ils bleus ?! A l’origine ce sont les maisons des Brahmanes qui vénéraient Krishna qui a la tronche bleue ! La tradition perdure car le bleu éloigne les bébêtes, dont les moustiques, et permet d’adoucir la température ambiante (ndlr mwouai…).

Nous partons visiter la vieille ville à pied, mais à 11h la chaleur accablante nous rapatrie à la Guesthouse. Nous y rencontrons Thomas et Fred, deux bon gars, qui finissent leur tour du monde dans quelques jours. Nous discutons beaucoup et chopons pas mal d’infos au passage pour la suite de notre périple (ils tiennent un blog également…), ils nous passent le flambeau et continuent leur route vers Jaisalmer.

Le jour suivant, nous décidons de partir tôt pour visiter le fort Mehrangarh qui est la forteresse emblématique de la ville. C’est l’une des plus imposant de l’Inde et celle qui nous a le plus plu ! Faite de grès rouge, perchée sur une colline surplombant la ville, elle est immense et ses remparts s’étendent sur des kilomètres autour du palais. Elle fut érigée au XVème siècle par le fondateur de Jodhpur.

Le fort Mehrangarh

Le fort Mehrangarh de nuit

Plus d’images de Jodhpur…

Le soir nous partons pour Agra en bus, encore… Comme nous n’avons encore rien réservé à l’avance, tous les trains sont complets et la seule alternative qui s’offre à nous c’est la cage à cuisson vapeur ! Pour deux français bien cuits il faut compter 14h de bus (compagnie privée…), 350INR et surtout ne jamais arrêter de les brasser ! Nous avons décidé de faire le voyage assis pensant être moins secoués. Une fois de plus le trajet comporte son lot de péripéties : le voyage pourrait facilement durer 2 heures de moins mais ce ne serait compter sans «l’underground business »  du chauffeur et des 2 gugus qui gèrent la montée-descente des passagers. Le bus n’étant pas plein, ils s’arrêtent à des endroits, qui semblent bien connus des usagers, pour prendre des personnes et les amener une ou deux villes plus loin à tarif préférentiel non taxé par le gouvernement. On se demandait si cela était légal, mais on a tout de suite compris que non lorsqu’un flic est monté, rien ne lui a été réclamé… Pour couronner le tout, à l’arrivée vers Agra, les gugus tellement avides de rentabilité, font monter trop de personnes (tout le monde était les uns sur les autres) et une bagarre éclate !

Agra : le Fort Rouge et « La Larme sur la Joue du Temps »…

Arrivés à Agra, pas frais, nous prenons une chambre à la sympathique Tourist Resthouse (500INR avec ventilo). Après s’être un peu requinqués (douche, sieste et petit dèj’), nous partons à la découverte du Red Fort, site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Ce palais fut encore une fois l’œuvre des empereurs Moghols au milieu du XVIe siècle. Cette énorme forteresse abrite plusieurs palais de marbre, une mosquée et des jardins. Pour la petite histoire, c’est ici que l’empereur Shah Jahan – celui qui a ordonné la construction du Taj – fut emprisonné par son fils et où il finit ses jours avec vue sur son Taj Mahal (érigé en la mémoire de la perte de sa bien aimée), sympa le fiston ! Ce fort est somptueux mais les 45° ambiants n’aident pas à la découverte des lieux ! Du coup nous décidons d’aller nous réfugier dans une salle climatisée pour manger notre première glace, ça fait du bien !!!

Le Fort Rouge d’Agra

Plus d’images du Fort Rouge…

Aujourd’hui, nous sommes debout à l’aube (5h30…). Nous voulons être à l’ouverture du Taj (700INR par pers ! site classé au patrimoine mondiale de l’UNESCO) à 6h pour capter les belles lumières du matin sur le marbre et éviter d’être envahis par la foule. Après avoir passé le contrôle de sécurité où Kiki se fait refouler, nous marchons doucement en longeant des murs jusqu’à… l’apercevoir ! Quelle splendeur ! C’est vrai on ne bonimente point ! Nous avions vu tellement de photos que nous ne pensions pas être ébahis à ce point ! Le point de vue, dès la porte d’entrée, est juste impressionnant. Il est difficile de décrire exactement ce que nous ressentons, mais cette masse de marbre qui s’élève au loin, nous semble à la fois majestueux et irréel. Quand l’imposant le dispute à la majesté… Bref, c’est beau, nous aurions pu passer des heures à le contempler, laissons parler les photos :

Le Taj c’est beau !

Bon heureusement, à la sortie, nous avons pu libérer Kiki de ses geôliers. Du coup on l’embarque et on passe un pont sur la rivière Yamuna pour aller chercher un autre point de vue du Mausolée. Cela nous vaudra au passage une bonne prise de tête avec un rickshaw walah (conducteur) à pédale. De ce côté ci la vue est très belle également et peut être une bonne alternative pour ceux qui ne veulent pas payer le prix fort à l’entrée. Notons au passage que les locaux paient environ 10 fois moins cher, pour nous c’est de bonne guerre et on trouve ça bien qu’ils aient plus facilement accès à leur patrimoine contrairement à d’autre pays (Chine). Nous terminons agréablement la matinée en prenant un bon petit dèj’ dans l’agréable et reposant jardin de notre hôtel ; jusque là tout va bien.

Plus d’images du Taj Mahal…

Ensuite, nous nous remettons en route, objectif : regagner Delhi en train (62INR, soit moins d’1€…), de là-bas nous improviserons (soit nous passons la nuit à Delhi soit nous prenons directement un bus pour Dharamsala). Pour une première dans une gare indienne, nous nous en sortons pas trop mal. Seulement trois quart d’heure de queue (pose de midi oblige…) puis nous trouvons sans mal le quai mais pour les places nous ne saurons jamais ! On s’en fout, on squatte au pif une voiture et sans se faire conspuer même ! Le trajet est un peu chaud tout de même avec les 45° ambiants et les wagons blindés.

Nous arrivons à Delhi et, après une mini pause repas à la clim’, nous décidons de partir à la gare routière pour « chopper » un bus et partir dès ce soir. Une première file d’attente nous retiendra près d’une heure pour rien : nous apprenons que qu’ils ne vendent plus de ticket normaux mais il nous reste une dernière chance, les désistements de dernière minute. Au passage nous rencontrons Amee, une routarde australienne dans la même galère que nous. Tous les trois unissons nos forces pour trouver LE guichet où acheter ces fameux billets. Là, c’est vraiment du pur indian style – collés aux cages des guichets, collés les uns aux autres, nous gueulons DHARAMSALA, DHARAMSALA – pas moyen de rester zen et d’attendre patiemment son tour, c’est la bagarre. Au passage, nous nous sommes fait envoyer vers 3 guichets différents, en Inde on ne sait jamais ! Après 3 heures de lutte acharnée, nous étions au bord du renoncement, quand notre sauveur arriva : « 3 places ? attendez 5 minutes…attendez 5 minutes… », et, 15 minutes après, « attendez 5 minu… SUIVEZ MOI ! Go ! Go ! » Nous courrons derrière lui et sautons dans le bus, sans ticket, mais mission accomplie ! Finalement c’est un bus plutôt classe, avec clim’, 726INR par tête et comme c’est un bus du gouvernement, nous ne ferons pas 2032 arrêts pour faire monter descendre d’innombrables passagers. Dehors c’est la tempête de sable et de pluie. Ouf, nous pouvons souffler, à nous les montagnes !