Retour au chaud

Nous faisons un court passage obligé à Delhi (une nuit) pour prendre notre train en direction de Varanasi. Notre pote Rishi ne pouvant nous héberger cette fois, nous logeons dans Pahar Ganj, le quartier routard. Nous rempilons avec la fournaise de la vallée du Gange…

Faits intéressants lorsque la température dépasse 40 degrés Celsius :

• Nous buvons au moins 4 litres d’eau par jour (pour un seul passage au WC…)
  
• Les pages des livres se décollent
  
• Nous sortons tôt le matin ou en fin d’aprem
  
• L’eau glacée en bouteille fond en quelques minutes
  
• La serviette devient inutile en sortant de la douche
  
• Les voyages dans les transports sans clim’ se transforment souvent en calvaire
  
• Claire n’a pas la force de faire les boutiques
  
• D’une manière générale nous sommes frappés par La Mollesse !
  
• La clim’ se règle à 28° !
  

Après une grosse galère dans l’immense gare de Delhi pour comprendre comment récupérer nos numéros de places (nous avions des billets sur liste d’attente), nous embarquons à midi dans le four roulant. Au passage, petit conseil aux voyageurs en train : munissez-vous d’une bonne amie pour récupérer vos billets. Oui, malgré leur condition pas toujours facile, ces dames du sous-continent ont une file d’attente réservée, ou peuvent passer devant tout le monde… C’est notre premier long voyage en train et nous découvrons la classe Sleeper (couchette sans clim, ouverte aux quatre vents). Hormis la chaleur insoutenable, la crasse, la poussière-pollution et la puanteur excessive, ça va. Nous arrivons à Varanasi quelques 18 heures plus tard.

La ville de la mort

Varanasi ou Bénarès de son nouveau nom est une des plus vieilles villes du monde ! Pour en comprendre le spiritisme, faisons un petit point info hindouisme, crémation, Gange et vaches…

A peine arrivés, nous sommes frappés par la saleté ambiante, c’est pire que tout ce qu’on a déjà vu ! Les vaches qui vivent ici en nombre impressionnant y sont peut être aussi pour quelque chose… D’ailleurs, au passage, il est difficile d’éviter les bouses ! (nous avons pourtant essayé, nous avons échoué…) Après avoir arpenté le labyrinthe qui constitue la vieille ville, nous allons observer le Gange, très paisible au petit matin. Nous nous attendions à une eau de couleur très douteuse (noire ou verte kaki avec des bulles et de la mousse…), mais ce n’est pas trop mal. Le Gange est bordé de bateaux et de 84 ghâts d’un coté de la rive, et d’une grosse plage de sable de l’autre. Justement, le soir même, nous profitons d’un tour de bateau offert par notre guesthouse. C’est l’occasion pour nous d’avoir une vue d’ensemble des nombreux ghâts qui bordent le Gange, mais surtout de voir l’activité débordante qu’il y a tout autour. En effet, du lever au coucher du soleil, ablutions, réparation de bateaux, lessives et enfin crémations n’en finissent pas. A Varanasi, on dit d’ailleurs que le feu ne s’arrête jamais de brûler et pout cause environ 120 corps par jour passent sur les bûchers. Il ne faut surtout pas essayer de prendre en photo le Ghât des crémations car cela peut coûter très cher… Les familles trouvent irrespectueux de prendre en photo les bûchers et des « gros bras » surveillent donc pour faire payer les touristes qui s’y risquent.

Pesée du bois pour la crémation

Le lendemain matin, nous nous réveillons à 4h45 pour aller faire une ballade en bateau pour le lever du soleil. Notre « batelier » nous propose d’aller nous baigner dans le Gange pour nous porter bonheur… Même en nous expliquant que nous ne craignons rien, car lui il boit ses eaux tous les jours et il va bien, nous ne sommes vraiment pas tentés ! Et puis nous n’avons pas envie non plus de tomber sur un cadavre « pur » jeté dans les eaux quelques jours auparavant. Nous observons également les nombreux palais des Maharajas laissés à l’abandon et repoussons sans cesse les rabatteurs et petits escrocs de tout poil qui pullulent ici.

Les Ghâts de Varanasi au lever du jour

Le jour suivant, nous prenons le train pour nous rendre à Calcutta.

Plus d’images de Varanasi…

Passage express à Calcutta

Notre dernier trajet en train s’est plutôt bien passé (moins crade, moins chaud, moins entassés, moins odorant et moins poussiéreux), si on oublie le fait que nous avons failli perdre Fab plusieurs fois. Contrairement à notre précédent trajet en train, le défilé permanent des vendeurs en tous genres n’a pas eu lieu ; du coup à chaque arrêt du train (on ne sait jamais trop combien de temps ça dure…), Fab saute sur le quai pour essayer de trouver quelque chose à boire et à manger pendant que Claire garde les affaires. A chaque départ du train (qui recommence juste à rouler doucement avec les portes qui restent toujours ouvertes), Claire stress de savoir si Fab a bien vu que le train repartait… Voyant notre petit manège (3 tentatives échouées car arrêts trop courts ou rien à acheter sur les quais), le p’tit vieux assis à côté de nous nous propose un chapati de son tup’ et une mangue : super sympa ! Mais nous refusons, malgré l’heure qui passe, en gardant espoir de trouver encore une solution pour ne pas dépérir. Nous arrivons finalement à acheter 2 bouteilles d’eau et 2 jus de mangue, ça ira bien ! En se rapprochant de Calcutta, les paysages sont radicalement différents : c’est un climat tropical, tout est très vert, beaucoup de rizières, palmiers, il y a des sortes de villages de huttes, et surtout aucun déchet visible même le long des voies !

Calcutta et ses (nombreux) taxis

Nous arrivons avec 2h de retard après 16h de voyage. Nous prenons ensuite un ferry pour aller vers le centre ville ; 30 min de marche et 3 hôtels complets plus tard, nous posons enfin nos bagages dans un « hôtel » miteux… Ça a l’air d’être la crise du logement ici ! Malgré tout, le peu que nous verrons de notre dernière ville d’Inde nous apparait étonnamment propre, il y a beaucoup de taxis jaunes, de panneaux publicitaires et peu de vaches. La fin de la journée sera consacrée à l’envoi d’un colis, comptez environ un après-midi… (On vous épargne les détails de notre épopée mais on peut dire que nous avons fini en beauté avec la lenteur à l’indienne !) Pour continuer dans la lancée, nous prenons des renseignements auprès de 4 personnes différentes afin de prendre la navette CILMATISEE (on s’accorde un peu de classe) pour l’aéroport le lendemain. Après nous avoir indiqué un bus toutes les 1h30, 30min, 1h…nous attendrons finalement 1h15 le matin même, heureusement nous avions quand même prévu large, question d’habitude sûrement !

Deux trois images de Calcutta…

Brève de Voyage :

Notre batelier sur le Gange : «  Moi je ne crois pas au système des castes. Nous sommes tous humains, nous sommes pareils à part la couleur de la peau… »

Notre « bilan » sur l’Inde, du 21 mai au 29 juin 2012

On dit souvent l’Inde soit on déteste, soit on adore. Pour nous, c’est un peu plus mitigé. Nous avons adoré certains aspects (paysages, palais somptueux, mixité culturelle etc.) et nous en avons détesté d’autres (le bruit infernal des klaxons, les mauvaises odeurs diverses et variées…, la crasse et la poussière omniprésente etc.). Mais globalement nous sommes enchantés de notre expérience en Incredible India ! Au début bien sûr, il nous a fallu passer outre « l’agression » physique de l’Inde sur le nouveau voyageur : la maladie et la chaleur extrême du Rajasthan. Ensuite, peu à peu, nous nous sommes habitués et avons pu découvrir les merveilles qu’offre le sous-continent. Nous avons également souvent été confrontés à l’incompréhension vis-à-vis de l’attitude des indiens envers l’environnement. Comment peuvent-ils vivre (dormir, se laver, manger) dans une telle saleté, alors que des fois un simple geste évident pour nous occidentaux, leur assurerait un minimum d’hygiène et de confort. Mais nous savons que pour beaucoup chaque jour rime avec survit, alors l’environnement… Nous savons aussi que nos yeux et nos réflexes d’occidentaux ne peuvent pas tout comprendre, et nous nous sommes adaptés sans nous formaliser.

Nous avons souvent été sollicité (pour nous vendre des services, des objets etc.) mais pas autant que ce que nous pensions (à part à Varanasi peut être). Sans trop généraliser non plus, nous avons remarqué que les indiens (sur notre parcours du moins) sont peut avenants et ne sont pas les champions du monde du sourire (à part dans les villages reculés où nous avons à chaque fois eu un accueil des plus chaleureux). Cependant, nous avons souvent été questionnés sur nos origines et notre vie en général, et les indiens font preuve d’une extrême tolérance vis-à-vis des étrangers. Et n’oublions pas que nous avons aussi eu un super accueil chez nos hôtes Couch Surfing et avons même eu des invitations spontanées. Nous soulignons également que partout où nous sommes allés, nous nous sommes sentis en sécurité même en débarquant dans une nouvelle ville en pleine nuit.

Nous sommes forcés d’avouer que mai/juin n’était pas la meilleure période pour visiter l’Inde : d’abord ce sont les vacances scolaires (les trains sont blindés, il faut réserver plusieurs semaines en avance) et ensuite c’est la période la plus chaude ! C’était quand même le meilleur moment pour visiter l’extrême nord, avant l’arrivée des flots de touristes de juillet aout, même si cette année il faisait plutôt froid…

Nous avons été enchantés de la mixité des religions, omniprésentes, qui nous transportent à travers les régions de l’Inde, comme à travers différents pays. Le bouddhisme au nord et l’hindouisme dans la vallée du Gange ont chacun une atmosphère bien particulière.

Enfin mention spéciale à messieurs les indiens, les rois du « matage » toute catégories confondues ! Nous sommes également fans du hochement de tête pouvant signifier parfois « oui », parfois « non », parfois « merci » etc.

Nos coups de cœur en vrac :

L’India Gate de nuit avec Rishi, les majestueux palais du Rajasthan, le Taj Mahal, la communauté tibétaine exilée a Dharamsala qui résiste encore et toujours…, les montagnes himalayennes et le trek dans la vallée de Markha, les anciennes maisons colorées de Manali, la spiritualité de Varanasi et son Gange, etc. Nous avons visité 4 sites classés au Patrimoine Mondial de l’Unesco.

Bilan « culinaire » en vrac (ce avec quoi nous nous sommes délectés durant 6 semaines…):

Le thalis et son dhal, les chowmein, le chai, les momos, les dosas et paranthas et pickles, le massala tea (cannelle, cardamone et gingembre), l’allu ghobi, les pulao, les masala, le porridge, le tikki samosa, le chola kotcha, jus de fruits frais (papaye, mangue, ananas menthe), curd, sauce menthe coriandre, la bière chang, le tenthuk (soupe de légumes et grosses pates, tibétain), la thukpa (sotre de porridge des moines tibétains) etc.

D’une manière générale, ce n’est pas si épicé que ça (si on ne touche pas au petit bol rouge qui est à côté bien sûr !), ni si gras (bon enfin en oubliant les beignets…)

Mais il faut avoir en tête que manger de la viande est assez difficile en Inde (et peut être un peu risqué aussi…). Les locaux sont presque tous végétariens donc la viande revient vite chère car c’est denrée rare ! Nous nous sommes restés végétariens pendant 6 semaines !

Bilan financier :

Il faut quand même le dire l’Inde c’est LA destination bon marché. Tout est négociable !

A savoir : une bouteille d’eau coute environ 15 INR, une nuit en chambre double environ 325INR (dans les hôtels bon marché) et un repas « local » environ 60INR par personne

En environ 6 semaines, nous avons dépensé 665 € par personne dont 315 € pour la semaine de trek.

Tout inclus, des centaines de bouteilles d’eau, des souvenir, l’envoi d’un colis….Autant dire que 5 semaines sur place (en enlevant le trek) nous ont couté 350€ !

3 choses indispensables en Inde :

– De la patience et du sang froid (lorsque des gens « estropiés » viennent nous demander la charité en s’accrochant à nos pieds, que nous avons le pied recouvert de bouse de vache ou que notre bus double un camion dans un virage, sous un tunnel et en pleine nuit)

– Un foulard (pour atténuer les odeurs, la sueur et se protéger de la poussière…)

– Un bon sens de la négociation mais aussi savoir dire non à toutes les sollicitations diverses et variées pour nous soutirer de l’argent !

Bilan transports :

En tout nous avons pris 15 rikshaws, 11 bus, 3 trains, 1 ferry, 1 taxi voiture, 1 navette aéroport, 2 jeeps, 2 cyclo-pousses.