Le Nord Ouest Argentin : Cafayate, Salta et l’Bilan !

Du 4 au 12 Mars 2013

Vins et fromages à Cafayate.

Nous arrivons dans la région du nord ouest, dernier bastion indien d’Argentine, où certains parlent encore la langue de leurs ancêtres, le quechua, pour implorer la Terre Mère, la Pachamama. Le bus s’arrête au terminal de Cafayate (prononcer « cafa-tchaté ») vers midi où un comité d’accueil de plusieurs rabatteurs nous attend ; c’est la première fois en Amérique du Sud… Nous nous laissons séduire par le Cafayte Backpakers Hostel (120ARS la double avec petit dèj’). L’endroit est plein de charme – joli jardin au milieu du désert, coin barbeuc’, hamacs, jolie déco…-, nous comptons nous poser quelques jours pour rayonner dans les environs qui ne manquent pas d’attrait. Après la sieste, nous nous conformons aux coutumes locales, nous allons découvrir la ville tout en glanant quelques infos touristiques pour les jours à venir. La petite bourgade est charmante avec une jolie place centrale, très typique des villages du nord. Au passage nous apprenons que nous ne pouvons pas louer de véhicule ici comme nous l’avions prévu et, qu’en cette période, une seule agence organise des tours dans les vallées calchaquies pour la modique somme de 400ARS ! Pour réfléchir à l’organisation nous prenons une spécialité locale, la glace au vin, pas mal du tout ! Nous décidons donc de visiter les ruines de Quilmes par nos propres moyens demain et de partir le jour suivant sur Salta – d’où l’on pourra sûrement louer des voitures. Pour finir la journée, nous visitons la ferme Cabras de Cafayate (10ARS la visite de 45 minutes) où l’on nous explique tout ce qu’il y a à savoir sur l’élevage et le fromage de chèvre. Faits intéressants retenus : on passe de la musique classique à ces dames les biquettes pour les déstresser pendant la traite ; Monsieur le mâle reproducteur assure une cadence de 25 compagnes par jour, pendant 5 ans, avec un taux de fécondité de 90%… no comment. Après le moment culture, nous passons à la dégustation et sommes un peu déçus car tous les fromages sont faits à base de lait pasteurisé et ne sont pas très goûteux ! Nous en achetons quand même un ou deux pour accompagner le vin d’ici, le Torrontes, un cépage blanc.


La Terre Mère Nourricière, La Pachamama.

Nous embarquons à bord du « colectivo » (bus) de 10h50 en direction de Quilmes avec la compagnie El Indio (26 pesos, 1h). Le bus nous dépose au bord de la nationale et il nous reste encore 5km de piste à faire par nous mêmes pour atteindre le site. Nous tendons le pouce et nous faisons rapidement mener jusqu’à l’entrée (10ARS visite guidée en espagnol comprise). La visite, très intéressante, nous apprend beaucoup sur le mode de vie des premiers habitants de la région, le rapide passage des Incas et la résistance des Indiens Quilmes contre les colons espagnols pendant près de 130 ans ! Ceux-ci furent ensuite déportés en 1666 pour construire la ville de Buenos Aires… Au retour, nous avons un peu moins de chance car nous nous cognons les 5km de poussière à pied sous un soleil écrasant. Heureusement, un couple de touristes argentins nous prend en stop peu avant la route principale et nous conduit jusqu’à Cafayate ; nous n’aurons pas à attendre le colectivo ! La journée se termine à la Casa De Las Empañadas, bien connue des touristes et des locaux, où nous dégustons 12 variétés différentes de ces délicieux petits chaussons fourrés, accompagnés d’un pichet du picrate local pour faire glisser le tout… mmhh delicious ! Nous goûtons également, en dessert, une autre spécialité locale, les quesillos – fromages semi durs avec des fruits au sirop maison ou du miel.


Ils sont forts en mime de Cactus les ZOBS ?!

 

La veille nous avions réservé une excursion pour la Quebrada de las Conchas (100ARS pour 4h), sur la route de Salta. Nous sommes au rendez-vous de bonne heure et avons de la chance car le « groupe » n’est composé que de 2 jeunes touristes argentines et de nous ! Le chauffeur-guide est au top, le ciel est aussi bleu qu’à Gap (dans les Hautes-Alpes, mieux vaut préciser…) et les paysages de toute beauté. Nous marquons un arrêt à tous les endroits intéressants (los Castillos, el Obelisco, Tres Cruces, el Anfiteatro, la Garganta del Diablo…) pour admirer le paysage et faisons en prime quelques petites marches au milieu de la Quebrada (gorge en français dans le texte). C’est un vrai bonheur pour les yeux ! Nous attendons au bord de la route, à la Garganta del Diablo, le bus qui nous conduit jusqu’à Salta (56ARS, 3h). Un nouveau comité d’accueil est présent à l’arrivée et nous partons avec Camille à la Covacha, un hostel récemment ouvert (120ARS la double après négociation, sans charme mais propre et fonctionnel).


Petite balade dans la Quebrada de las Conchas…

 


On se laisse porter à Salta…

Le lendemain, c’est journée repos et organisation de la suite des événements. Nous commençons, à la fraiche, par gravir les 1070 marches qui mènent au sommet du Cerro San Bernardo (à côté du Cerro Celular…). Nous avons une jolie vue sur Salta et la plaine, dommage que les Andes restent cachées derrière la brume du matin. Nous apercevons aussi un colibri qui butine à mac 3, pas le temps de dégainer l’appareil, sont vraiment taqués ces bestiaux ! Puis s’enchainent les visites du parc San Martin, la place 9 de Julio, l’église et le couvent San Francisco etc. Nous goûtons aux Humitas et Tamales, spécialités locales à base de semoule et de maïs enveloppées dans une feuille de maïs, pour le déjeuner. Nous abandonnons l’idée de louer une voiture, bien trop cher à 2, nous réservons deux excursions pour les prochains jours : l’une à la Quebrada Humahuaca au nord et l’autre à Cachi, au sud (que nous voulions faire depuis Cafayate). L’agence Tippak nous vend les 2 tours pour 728 pesos pour 2.


L’église et le couvent San Francisco…

 

Aujourd’hui, à 7h tapantes, notre chauffeur-guide-top-la-classe (bilingue anglais) nous prend au pied de l’hôtel et partons en direction de la Quebrada de
Humahuaca, classée à l’UNESCO depuis 2003, avec un groupe de 12 personnes. L’équipe se compose 2 couples de jeunes argentins, 2 couples de moins jeunes hollandais et 2 couples d’encore moins jeunes irlandais… Le premier arrêt se fait au coquet village de Purmamarca et son Cerro de los Siete
Colores, magnifique avec la lumière du matin ! Nous passons en chemin le tropique du Capricorne, marqué par une stèle blanche sur le bord de la route. Puis nous marquons un stop à Tilcara pour visiter son pucara, forteresse de l’époque Précolombienne (30ARS non inclus dans le tour). Le site archéologique est reconstitué avec précision et offre un splendide panorama sur les alentours en prime ! Nous admirons les maisons de pierres multicolores – pour les murs – et de bois de cactus – pour le toit. Nous atteignons le village de Humahuaca (à 3000m d’altitude tout de même !) à la mi-journée et visitons rapidement la place centrale et son église avec un guide local. Il nous dirige ensuite vers un restaurant, réservé pour les groupes de touristes avec un orchestre folklorique… Mais ça ne fait pas très authentique,

nous laissons la troupe et préférons nous rendre au marché pour déguster quelques plats typiques – locro (sorte de ragout avec des patates de la taille d’un flageolet), pastel de choclo (différent de celui du Chili), humitas et un jus de fruit non identifié, muy bueño ! Nous profitons du temps libre pour visiter le bourg : nous montons au monument de l’indépendance pour le point de vue et flânons dans ses ruelles pavées bordées de maisons en pisé. Nous rentrons par la même route mais marquons différents stops. D’abord, un bref arrêt à Uquia pour voir son église coloniale de la fin du XVIIème, puis nous faisons une autre pause à Maimara pour contempler la vallée des peintres – formation géologique qui dessine de grandes plaques rocheuses aux reflets rouge, ocre, vert, ardoise, alignées unes à côté des autres, comme des palettes de peintres. Enfin, nous passons brièvement à Jujuy pour visiter sa place… sans intérêt.


Cerro de los Siete
Colores à Pumamarca.

 

Au programme de la journée nous avons… repos ! Enfin, repos est un bien grand mot, nous dirons plutôt « journée logistique de voyage »… Soit : lessive, courses, cuisine, organisation de la suite du périple, nouvelles à la famille etc. En plus dehors c’est la tempête, ça tombe au poil !


Vue sur « Salta la Linda » depuis « notre » toit-terrasse…

Ce matin, nous partons pour notre deuxième excursion à Cachi. Le chauffeur-guide-beaucoup-moins-la-classe (pas bilingue du tout) nous emmène directement dans une petite épicerie pour acheter des feuilles de coca, selon lui indispensables pour affronter l’altitude (point culminant à 3348m…). Les autres membres du groupe, un couple à la retraite, un vieux qui cause tout le temps et un jeune perché, tous argentins, en prennent par peur d’être malades. Puis direction les vallées Calchaquies sur une fabuleuse piste qui traverse des paysages bien différents. De la vallée verdoyante, recouverte de jungle, aux vallées désertiques, en passant par d’immenses plateaux désertiques, dans le parc national Los Cardones, perchés à 3000m (la Puna), peuplés de cactus (ou de cardons) et de vigognes, la piste qui s’arrête pour nous à Cachi est fabuleuse. C’est juste hallucinant de traverser en quelques centaines de kilomètres tant de diversités climatique et environnementale. Pendant ce temps, Raul, notre chauffeur, carbure à la coca et à la clope et assure le show.


En haut du col, à la Piedra del Molino.

À destination, nous boycottons une nouvelle fois le resto et préférons aller pique-niquer quelques empañadas sur la place du village, à l’ombre des immenses poivriers. Pendant le temps libre, nous visitons ensuite le village qui a conservé son authenticité coloniale avec ses maisons basses, son calme, sa petite église ; Cachi ne manque pas de cachet ! Nous faisons un tour rapide au musée archéologique pour observer quelques pièces des époques préinca, inca et espagnole, glanées dans les alentours. Nous finissons par grimper au cimetière sous une chaleur accablante, malgré les 2280m d’altitude, pour admirer le panorama sur le Nevado de Cachi – enneigé donc… – dont les cimes dépassent 6000m ! Le retour se fait encore une fois par la même route en marquant des pauses, notamment à la fabuleuse Valle Encantada, un vrai enchantement ! De retour en fin d’aprèm, c’est l’heure pour nous de préparer les cabas car demain nous avons un bus à l’aube pour San Pedro de Atacama au Chili.


Sur le plateau Cachi Pampa, dans le parc national Los Cardones.

 

À 7h nous montons à bord du bus (400ARS, 9h, Pullman, oxygène à bord…) qui doit nous faire traverser la Cordillère des Andes jusqu’au Chili. Le trajet est une fois
de plus de toute beauté car, en laissant Pumamarca derrière nous, nous grimpons un col à près de 4200m d’altitude, croisons la fameuse route 40 avant de passer au milieu du plus grand salar argentin (Salinas Grandes). Nous apercevons des lamas, des guanacos, des biquettes des ânes en liberté dans l’immensité des hauts plateaux, le spectacle est envoûtant ! Puis nous sortons du territoire argentin par le Paso de Jama à 4205m d’altitude ! La route sillonne ensuite l’immense altiplano andin pendant plusieurs heures avant de traverser une deuxième étendue de sel : le salar de Tara. Enfin, la piste descend sur San Pedro de Atacama en longeant le pied de l’imposant volcan Licancabur au sommet enneigé (5916m). Ce n’est qu’une fois arrivés à San Pedro que nous passons la douane chilienne – où l’on perd un temps fou à déclarer fruits, légumes, bois, viande, produit laitiers, et toutes sortes d’autres matières organiques… Finalement, le bus nous lâche à la douane vers 19h soit 12h après le départ de Salta, au lieu des 9h prévues… Mais c’est vite oublié, nous avons de belles images plein la tête et nous voilà de nouveau au Chili, pour quelques jours, dans le désert d’Atacama l’un des plus sec du monde…


L’Altiplano… que lindo !

 

Brèves de voyage :

Camille, dans la cuisine, une routarde établie depuis quelques semaine à l’hostel : « En tout cas c’est cool, après plus de neuf mois de voyage, quand on vous voit faire la cuisine, on sent que vous vous entendez trop bien. »

Et nous de répondre : « C’est normal, on fait une ratatouille, la bouffe c’est quelque chose qui nous rapproche… »

Notre Bilan sur l’Argentine du 19 Février au 12 Mars 2013

Quelle diversité, quelle splendeur mais que c’est grand ! Encore un pays qui nous a largement séduit de part ses nombreux paysages si différents les uns des autres – et encore nous ne sommes pas allés au sud… Les argentins nous ont conquis également avec leur mode de vie asado, tango y vino ! En plus d’être accueillants et sympathiques, ils ont ce contact facile qui vous fait de suite vous sentir chez vous ! Pas facile de comprendre leur espagnol au début, car leur cheuchotement déstabilise vite le touriste novice en castellano. Exemple : como se llama la calle donde se toma el desayuno ? se prononce :  » como se chama la caché dondé se toma el dessachouno ?…

Seul bémol au tableau : le pays est plus « européanisé » que nous le pensions, avec un mode de vie très semblable au notre (sauf dans le nord ouest…) et un niveau de vie relativement élevé. À ça s’ajoute de très grandes distances à parcourir et donc beaucoup d’heures de bus…

On a retrouvé un mode de vie « à l’espagnole » : les restos ouvrent vers 12H30, les petits commerces sont fermés entre 14h et 17h – pour la siesta… -, les villes sont très animées tard le soir.

Nos coups de cœur en vrac :

Partout sauf Cordoba, petit plus pour les chutes d’Iguazu et les Quebradas du nord ouest. Nous avons visité 2 sites classés à l’Unesco (Iguazu, Humahuaca).

Bilan « culinaire » en vrac (ce avec quoi nous nous sommes régalés pendant 3 semaines…):

On pense souvent que la cuisine argentine s’inspire de celle du Mexique, mais pas du tout, ce n’est pas épicé. La gastronomie argentine a des influences italiennes, normal, un tiers de la population à des origines de ce coin du vieux continent. Vraiment pas bon pour notre diète, LA spécialité du pays c’est la viande ! Et les légumes sont peu présents dans les menus des restos, à part la patate sous toutes ses formes ! Arrivent ensuite les empañadas…

Donc en vrac nous avons : bife de chorizo, bife de lomo, milanesa (escalope panée), parillada, choripan, pancho, purée de potiron, patate sous toute ses formes, locro, humitas, tamales, pastel de choclo, gnocchis maison, dulce de leche (utilisé à outrance !), fromage (dont du très bon bleu), vins, flan aux œufs maison, churros, alfajores, mate (thé local), multiples pains à pâte non levée, facturas (petites viennoiseries-mignardises vraiment pas chères)

Bilan financier :

L’Argentine n’est plus une destination bon marché (comme le disait notre Routard de 2010…). Les prix ont au moins doublé, parfois triplé en 3 ans, amenant à un niveau de vie quasi identique au notre.

Lors de ces 3 semaines en Argentine, nous avons dépensé 860€ par tête dont 470€ de billet de bus !

Quelques exemples de prix : 1kg d’asado (viandes variées pour le barbeuc) 33ARS, 12ARS pour un café, 9ARS pour une bière de 600ml, 7,3ARS le litre de super, 10ARS le paquet de cigarettes, un almuerzo (menu du jour entrée, plat dessert) 40ARS, bife de lomo (400g) 85ARS, pain 1ARS les 100g, 1 empañada (2 fois plus petite qu’au chili) 4ARS…

Il est possible d’adoucir un peu la note – jusqu’à 40% !- en faisant marcher une économie parallèle, donc illégale, mais pas trop non plus (car les bureaux de change au noir ne se cachent pas trop…). On peut retirer directement des dollars dans certains distributeurs (ou d’arriver sur place avec les billets verts…) et d’ensuite les changer dans la rue (peut de risque à Buenos Aires…) pour un taux quasiment 40% supérieur aux taux officiel ! Nous n’avons pas vraiment d’explication à cela, hormis le fait que l’inflation du pays atteint un nombre à 2. chiffres et que les argentins n’ont pas confiance en leur monnaie ni en leurs banques. Si un lecteur se sent l’âme économiste et que des mots comme « banque centrale européenne », « inflation », « confiance en la monnaie », « taux d’intérêts » etc., ne lui donne pas la nausée, toute explication est la bienvenue…

Bon à savoir : il existe un billet « South Pass », permettant de voyager en Bus en Argentine et dans 6 pays voisins, valable 60 jours, bon marché et simple (www.argentinabybus.com).

Bilan transports

15 bus (dont 7 grands trajets en semi-cama), un vélo, 2 fois du stop, 7 métros.

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