La Patagonie Chilienne

Du 12 au 19 Février 2013

Parque Nacional Torres Del Paine : le Trek de la Loose…

Nous débarquons à l’aéroport de Punta Arenas à 1h du mat’. Nous nous renseignons pour aller directement à Puerto Natales (PN), sans passer par la case Punta Arenas. La señorita du guichet d’information nous signale qu’il y a bien un bus qui passe par l’aéroport pour PN, mais seulement si on le réserve à l’avance… Elle nous conseille donc de prendre une navette jusqu’à Punta Arenas et de là, chopper un bus pour PN. Comme nous ne voulons pas débarquer à cette heure en ville nous décidons de rester dormir dans l’aéroport en espérant qu’un bus passera au petit matin. À 8h, un bus se pointe, il est plein, nous demandons au chauffeur si nous pouvons nous incruster… Par chance, il reste deux places et nous embarquons pour finir notre nuit lors des 3h de trajet qui séparent les deux villes (5000CLP). Sur les conseils de Fanny et Nico, nous posons nos « muchilas » à l’hostel El Melting Pot Backpackers (6000CLP le lit avec petit dèj’ et les chambres doubles sont à 12 000CLP…), tenu par deux français et un chilien. Audrey nous accueille très chaleureusement et nous brief sur le parc Torres Del Paine pour faire le fameux « W » en 4 jours et 3 nuits. Nous lui louons tout le matos nécessaire pour le trek : tente, duvets (-10 degrés), tapis de sol, réchaud et ustensiles de cuisine, le tout pour 8500CLP par jour. Nous lui prenons également les tickets de bus aller-retour jusqu’au parc (15 000CLP, retour open date, même tarif quelle que soit la compagnie) qui se trouve à 2h de PN pour partir dès le lendemain matin à 7h30. Enfin, nous partons visiter la petite ville constituée d’une multitude de cabanes en taule colorées et d’un port. Le soir, nous faisons la connaissance de Quentin, un jeune-grand-voyageur, qui parcoure le monde depuis plus de 3 ans et demi ! Il part comme nous le lendemain matin, nous décidons donc de commencer la route ensemble.


Puerto Natales, « point de vue de Jesus »…

Jour 1 du trek : il va faire beau ou bien ?!

Nous sautons dans le bus le matin comme prévu, le temps et plutôt couvert et nous prenons la pluie en route. À l’entrée du parc (18 000CLP quand même… plus 2500CLP la navette qui mène au départ de la rando…), les gardes et le soleil nous accueillent. Les prévisions météo pour les 4 prochains jours sont plutôt optimistes : nuages et éclaircies, peu de vent, pas mal pour la Patagonie ! Le moral gonflé à bloc, nous partons avec nos sacs biens remplis (4 jours de bouffe…), le début grimpe pas mal mais nous sommes récompensés de nos efforts par de jolis paysages. Puis, plus nous nous rapprochons des Torres et du camping gratuit – Qui se nomme très originalement Torres -, plus le soleil disparait en faisant place à la pluie. Nous arrivons au camping vers 16h et plantons les tentes sous la pluie, dans la boue. Nous espérons une éclaircie pour monter voir le coucher de soleil sur les Torres, mais elle n’arrivera pas. Du coup, c’est soupe et dodo car le lendemain nous nous levons à 5h pour voir le lever de soleil.


Départ sourire aux lèvres sous le soleil !

Jour 2 du trek : quand ça veut pas, ça veut pas…

Il a plut une bonne partie de la nuit, la tente et les duvets ont pris l’eau, mais lorsque le réveil sonne il ne pleut plus. Nous enfilons les chaussons de randonnée et grimpons aux Torres. 45 minutes de marche plus tard, assez raide, nous arrivons au pied des tours. Malheureusement elles décident de faire les timides et resterons cachées dans les nuages. Nous admirons quand même le paysage, le cirque avec le lac au pied des montagnes et les belles lumières du lever du jour, puis nous redescendons, chassés par la neige ! Nous prenons le petit déj’ sous une bonne drache, plions la tente sous des trombes d’eau et partons vers 9h. Flûte ça flotte ! Le moral des troupes diminue, aujourd’hui plus de 8h de marche nous attendent et avec ce temps ça ne va pas être de la tarte. Vers midi nous pique-niquons sous la pluie, s’en est trop, trempés jusqu’aux os, nous décidons collégialement d’arrêter là la ballade et de rentrer à PN. Pas la peine de continuer si nous ne prenons pas de plaisir, nous ne profitons même pas du paysage dissimulé dans les nuages et la brume, nous ne sommes pas masos, on s’casse ! Nous arrivons à temps pour chopper le bus de 14H30, mais le sort s’acharne, toutes les compagnies de bus sont là sauf la notre… On nous explique qu’il faut attendre le prochain à 19h45, argh ! Entre temps le soleil refait son apparition, la météo nous nargue ! Nous en profitons pour faire sécher le matos de camping, faire des photos et admirer les animaux qui pointent le bout de leur nez (condors, guanacos -sorte de lamas-, sorte d’ibis, émeus, etc.). Finalement, vers 17h30, le bus se pointe, nous sautons dedans et profitons de la ballade pour admirer le magnifique paysage sous un temps changeant… Nous retournons directement chez Audrey & Co et par chance il reste de la place. Vidés, nous prenons une bonne douche chaude et une soupe bouillante et au lit !


C’est sûr, avec le soleil, c’est pas pareil…

Le lendemain, c’est relax, le seul but de la journée est de récupérer et d’acheter l’apéro pour le soir. Nous rencontrons à cette occasion « Les Ploutres », un couple de routards partis pour un an, et devinez quoi ? Ils sont grenoblois ! Pour changer, nous discuterons tous les 5 de nos expériences de voyage jusque tard dans la nuit.


Apéro vin et fromage !

Aujourd’hui, nous faisons du stop pour rejoindre la Sierra Dorotea à 11km de PN. Un sentier traverse une propriété privée (5000CLP l’entrée) et grimpe jusqu’au mirador Dorotea qui offre une vue à couper le souffle sur PN et les fiords. Ça grimpe dré dans l’pantu, (600m de dénivelé) mais la balade vaut le déplacement. Surtout qu’au retour, la mama qui nous avait dit de repasser pour prendre un thé, nous attend dans son petit salon chauffé avec la table dressée. Pain chaud maison, confiture maison, gâteaux, fromage, quelle bonne surprise, nous nous régalons. Mama est tellement avenante qu’elle veut qu’on reparte avec les restes et nous fait un gros câlin et « un beso » pour nous dire au revoir et « que se vayan bien ». Nous repartons aussi facilement qu’à l’aller en tendant le pouce. Le soir, apéro-le-retour, c’est notre dernière soirée à PN, nous disons au revoir aux amis.


Panorama venteux depuis le mirador Dorotea.

C’est notre dernier jour en Patagonie chilienne, un bus jusqu’à l’aéroport de Punta Arenas (3h, 5000CLP) et un avion jusqu’à Puerto Montt nous attendent. Demain nous prendrons un bus pour Bariloche (13 000CLP) en Argentine. Finit le Chili, pour un temps, car dans quelques semaines nous devrions être au désert d’Atacama ; sans oublier l’île de Pâques qui conclura notre périple en Mai.


La Pampa australienne, heu… patagonienne !

Le voyage en avion nous offre un spectacle de toute beauté, avec le coucher de soleil sur les fiords. Arrivés à Puerto Montt, vers 22h, nous négocions un taxi (8000CLP, 20 minutes) car passé 21h les bus ne circulent plus. Nous arrivons au terminal des bus et pensons y passer la nuit en attendant le notre le lendemain matin. Pas de chance, le terminal ferme à minuit et ne rouvre qu’à 6h. Mince, va falloir passer la nuit dehors… Nous nous posons derrière la gare routière, un peu comme des clochards, d’autres jeunes squattent comme nous. Une bande arrive, monte deux tentes et nous en propose une pour passer la nuit. Encore une fois, ils sont au top ces chiliens grâce à eux nous dormirons un peu et n’aurons (pas trop) froid ! Le matin, un bon chocolat chaud et ça repart, direction l’Argentine !


La Patagonie, point de vue « Yann Artus B. »…

Brèves de voyage :

Un routier sympa qui nous a pris en stop : « Vous êtes allés en Asie ?! C’est pas dangereux ? Vous êtes vaccinés ? Je crois qu’il y a plein de maladies là-bas et l’eau n’est pas bonne non ?»

Les Ploutres : « Ah, enfin on croise des vieux routards de trente ans, on n’est pas les seuls ! »

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