Du 1^er au 5 Septembre 2012

Vang Vieng : Spring Break au milieu des pics karstiques

Nous arrivons en milieu d’après-midi à Veng Vieng, et là, bonne surprise, un tuk-tuk gratuit nous dépose en centre ville –dans la cour d’une guesthouse cependant… Nous n’aimons pas se faire forcer la main, donc nous n’allons même pas vérifier l’état des chambres et nous laissons tenter par l’hôtel du sémillant Noi, le 9Noi’s Hotel, pour 50 000LAK la nuit avec une vue imprenable sur les pics et rizières alentours. Nous sommes un peu à l’écart du « centre de vacances ». On s’explique : Veng Vieng est LA destination, surtout des touristes anglophones (allez savoir pourquoi ?!) qui passent leurs journées à boire des bières en descendant la rivière dans des chambres à air de tracteur -le tubing- ou à boire des bières avachis dans des coussins à regarder une énième diffusion d’un épisode de Friends ou encore à boire de bières (tout court) le soir dans les bars. Heureusement pour nous nous sommes en saison basse et pouvons aisément échapper
au bruit des pubs
et à la faune alcoolisée qui choque les mœurs des villageois.

Les rues de Vang Vieng quasi désertiques en cette saison…

Nous prenons nos marques dans la ville et repérons quelques bouis-bouis pour nous restaurer pas cher, car ici pas de marché local (juste quelques étalages de fruits et légumes dans les rues). Nous sommes tout de même surpris des prix très corrects affichés par les différents restau/bars, malgré l’afflux constant de touristes. C’est-à-dire que l’offre en termes de logement et de restaurant ne manque pas ; ils sont tous les uns sur les autres ! Nous en profitons pour repérer un loueur de vélo pour le lendemain et une bonne gargote pour la soupe du soir.

Le réveil sonne tôt ce matin. Nous prenons un bon petit déjeuner avec vue sur la rivière et partons sur nos bicyclettes (10 000LAK la journée) découvrir la campagne environnante. Notre première halte se fait à la grotte

Tham Khan (10 000LAK l’entrée par personne + un pourboire pour le guide) qui se rejoint par un charmant sentier d’environ 2km qui suit petit cours d’eau. En saison des pluies il faut le traverser à plusieurs reprises et même remonter dans le lit du ruisseau sur quelques dizaines de mètres ; alors, allez-y en tongues ! La grotte est profonde et très sombre, malgré les frontales nous avons du mal à avancer avec le guide, c’est assez impressionnant (voir angoissant par moments…) ! Nous apercevons au passage quelques bébêtes qui habitent la caverne, comme une sorte de gecko transparent et d’énormes araignées.

Dans la grotte de Tham Khan…

Nous continuons sur la piste vallonnée et nous élançons à pied (20 minutes de rude ascension) au sommet du Pha Ngeun (10 000LAK/pers), un pic karstique offrant un superbe point de vu sur la vallée verdoyante.

Vue sur la plaine et les pains de sucre depuis le mont Pha Ngeun

Nous poursuivons notre route sur ce beau chemin et traversons le village lao loum de Ban Na Thong. Nous observons les scènes de vie du village –des femmes travaillent sur des métiers à tisser et des enfants jouent dans les ruisseaux jalonnant le bourg- et constatons que les habitants ne se soucient guère des touristes (à part peut être pour vendre une écharpe en soie faite main…). Ils paraissent plutôt pauvres, pour la plupart, et vivent dans des conditions très rudimentaires. Le temps semble s’être arrêté ici et la Vang Vieng touristique ne pas avoir trop d’influence sur les villages alentours ; on aime !

Fabrication d’étoffes à l’ancienne, dans le village lao loum de Ban Na Thong

Plus loin, nous arrivons la fameuse Tham Phu Kham, dite « grotte au lagon bleu »… Le nom sonne bien, particulièrement après l’ascension du pain de sucre précédent et de la balade en vélo sous un soleil étouffant. Malheureusement, en saison des pluies le lagon bleu n’est rien d’autre qu’un ruisseau boueux… Dommage, surtout que la grotte mérite tout juste le détour pour sa première immense salle abritant un bouddha couché.

Grotte de Tham Phu Kham

De retour à l’hôtel, nous réservons nos billets de bus pour Luang Prabang (110 000LAK, 6h en mini van peu confortable) où nous nous dirigerons demain. Pour finir la journée en beauté, et parce que nous l’avons bien mérité après tant d’efforts, nous dinons dans un boui-boui une succulente soupe de nouilles avec du riz gluant sucré à la mangue comme dessert… faut bien se faire plais’ aussi dans la vie ! Debout à 8h nous nous pressons d’engloutir notre petit déjeuner avant de monter dans le mini van avec 5 autres touristes et 4 locaux. L’estafette est pleine à craquer et la route de montagne qui mène à notre destination n’est pas des mieux entretenue. Bref, le voyage est long malgré les paysages à couper le souffle que nous découvrons par la fenêtre ! Un peu barbouillés lors de la pause repas, nous ne succomberons pas à l’appelle de boire un verre d’alcool aromatisé aux pattes d’ours… burk !

Plus d’images de Vang Vieng…

Luang Prabang la nonchalante classée…

Nous arrivons complètement secoués à Luang Prabang (LP) vers 15h du matin (oui, très secoués…) où un comité d’accueil nous propose une chambre à 40 000 LAK la nuit, pas trop mal. Ça ne se refuse pas, même si nous devons payer le tuk-tuk de notre poche (10 000LAK par tête) car on sait que les prix affichés ici sont plus chers qu’ailleurs dans le pays. Nous jetons donc nos sacs à dos à la Mao Pha Shak guesthouse et partons découvrir la ville. Comme d’habitude, nous repérons les lieux sympas pour boire un verre, les bouis-bouis pas chers pour manger et où goûter à une spécialité locale de LP. La cité, au confluent de la Nam Khan et du Mékong, classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, est très agréable et se parcoure très facilement à pied. Le centre séduit par son charme avec ses maisons coloniales (aménagées en boutique d’artisanat, pâtisserie ou hôtel) faisant place aux dizaines de Wats rouge et or d’où vont et viennent les moines en tenue couleur safran. Le marché d’artisanat du soir est très agréable, on y trouve de tout pour que les touristes fassent leurs emplettes. Après un apéro à base de fruit shake en bordure de Mékong, nous nous rendons au Lao Lao Garden pour déguster un orlam : sorte de pot au feu de buffle typique de LP avec des herbes et épices laotiennes… pas franchement à la hauteur de nos espérances. Le cadre sauvage et intimiste du restau avec ses magnifiques éclairages rattrapera un peu la note.

Une rue typique de Luang Prabang

Pas de réveil ce matin, ça fait du bien, nous avons dormi 12h… À croire que nous avions du sommeil en retard ?! La journée commence donc vers 11h par une longue randonnée citadine jusqu’à la
gare des bus pour réserver nos billet pour Huay Xay, notre prochaine destination. Nous enchainons par la visite du mont Phou Shi où trône le stupa That Chomsi dominant la ville. En chemin nous observons pleins de Bouddhas assez atypiques : assis, couché, debout, bigleux et même une immense empreinte de pied du Bouddha… Il chaussait du deux mètres le pélo ! En haut nous retrouvons Basile-Le-Belge en compagnie d’un français ; nous nous donnons rendez-vous au buffet végétarien pour le diner. La suite de la journée se passe à déambuler dans les rues de la cité sans réel but autre que de trouver un endroit sympa où se prélasser et siroter en verre. Le bar Utopia sera parfait pour ça ! Echoués sur la terrasse sur pilotis, au-dessus de la rivière Nam Khan, nous regardons passer les bateaux (de longues pirogues s’entrainent pour une course prochaine), les enfants plonger et les pécheurs remonter leur filer sur fond de musique douce à la lumière déclinante du jour… qu’il est bon de ne rien faire ! Le soir nous retrouvons Basile et Willy au buffet (le choix est énorme pour seulement 10 000LAK l’assiette, nous voulons goûter à tout mais il est difficile de tout faire tenir dans notre gamelle…) et finissons la soirée autour d’une bière à parler voyages, musique et festivals… (Willy fait partie du collectif Rast’ Art…)

Luang Prabang « vue du ciel »…

Aujourd’hui nous nous levons tôt, 5h30 ; aïe ça pique ! Réveil matinal donc, pour assister à la procession des moines pour collecter les aumônes. Tous les jours à l’aube, les bonzes parcourent les rues pour collecter du riz gluant des fidèles. Ce rituel a lieu de partout dans le pays mais l’atmosphère paisible et le grand nombre de temples au mètre carré de la ville confère une magie particulière à ce cortège orange. C’est un moment de grande spiritualité et de méditation, malheureusement troublé par les nombreux touristes non respectueux des règles, pourtant simples, affichées dans la rue aux abords des temples. Nous nous tiendrons donc à l’écart du cortège (plus de 3m), habillés comme il convient (bras et jambes couverts), nous n’utiliserons pas le flash et resterons silencieux… Bravo, un bon point pour les ZOBS ! Exténués par tant de discipline, nous achetons un fort succulent pain au chocolat encore chaud à l’ouverture de la boulangerie juste à côté et retournons réfléchir à ce qui vient de se passer, la tête fermement encrée sur nos oreillers… Nous passons la journée à approfondir la visite de la ville (quelques rues par-ci par-là, le marché du matin) pour finalement prendre un tuk-tuk pour la gare routière sud afin de prendre un bus de nuit en direction de Huay Xay dans le nord ouest du pays, dans la province de Bokéo.

Tak Bat, la procession des moines pour collecter les aumônes

Le voyage de 14h (145 000LAK acheté directement au guichet de la gare) ne sera pas de tout repos. Surtout sur la portion de route entre LP et Oudom Xay, complètement pérave, où l’on s’est encore fait secouer comme de vieux Orangina… Ça rappelle un peu la route Manali-Leh ! Ensuite le bitume s’améliore et nous pouvons finalement trouver un peu de sommeil avant d’arriver à Bokéo vers 8h du mat’. Notons au passage que lors de l’arrêt diner, le bus nous a déposé devant des échoppes de bouffe tout à fait surprenantes : nous aurions pu gouter à des larves de frôlons, des sauterelles et criquets frits ainsi qu’a de la viande de ragondin… ah, quelle dommage que nous ayons déjà mangé nos nouilles insipides acheté au marché quelques heures plus tôt…!

Plus d’images de Luang Prabang…