Sept jours au Ladakh

Eh, les ZOBS, zétiez passés où pendant une semaine ?!

Ben, zétions loin là-bas dans la montagne !

Le trek de la Vallée de Markha :

Nous voulons marcher environ 7 jours dans des paysages variés avec de la faune, un peu de monastères, lac, rivières, villages et passer à des altitudes encore jamais réalisées.

Sophie et Tséong nous conseillent alors la Markha Vallée qui réunissait un peu tout et qui s’adresse à des marcheurs moyens (car il faut quand même passer un col à 5200m et tenir sur la durée).

3 options s’offrent à nous :

  • Faire le trek seuls en homestay (comme des refuges), mais à condition d’avoir une bonne carte ou même un GPS et de connaitre le MAM car sinon c’est un peu déraisonnable… C’est bien sûr le plus économique, mais nous avons croisé des jeunes qui ne savaient pas où étaient les sources, le chemin ; il faut donc être un minimum être préparé même si l’on croise du monde sur la route et qu’on peut demander son chemin…
  • Faire le trek en homestay mais avec un guide, ce qui rassure un peu la première fois que l’on passe à de hautes altitudes, allège le poids du sac et permet de manger et dormir au chaud ! Cela revient à environ 20€ par jour.
  • Et il y a enfin le trek « aventure » en tente avec des chevaux porteurs qui revient à environ 45€ par jour. C’est ce que nous avons fait car à la période où nous sommes partis (départ le 11 juin 2012), tous les homestay n’étaient pas encore ouverts à cause du froid de cette année ; il nous était alors impossible de faire le circuit prévu uniquement en homestay, à moins de se faire une journée d’environ 11/12 h le dernier jour pour retourner dormir à Leh…
Autant dire que le guide et même nous n’aurions pas trop apprécié, surtout que c’est le jour où on passe le plus haut col ! A noter que louer des chevaux revient plus cher que des porteurs humains… Ayant le choix, nous préférons quand même faire porter la tente, les sacs et la bouffe par des mules ! On nous dit aussi que la cuisine des treks en tente est plus conséquente et bien meilleure que ce que l’on mange en homestay, ça retiendra l’attention de Claire…

Explication d’une journée type :

Nous déjeunons vers 7h30, plions notre tente, faisons un brin de toilette et nous mettons en route pendant que le Horseman (propriétaire des mules) et l’aide au guide finissent de ficeler tout le matériel sur les bestioles. Généralement ils repassent devant nous plus tard dans la journée pour monter le camp (ou au moins la tente de restauration) avant notre arrivée vers 15h. Et ensuite c’est visite des environs, photos en tous genres, étirements (très important !), pause thé sur nos petits fauteuils quechuas et éventuellement bain dans les torrents (ce qu’on essaiera une demi fois seulement…). Puis repas vers 18h30, juste après les mules, pour se coucher 1h plus tard : et oui ça fatigue la montagne, on a souvent fait le tour du cadran !

Jour 1 : Le jour de chauffe glacial…

Le jour J nous partons 2 h après l’heure de RDV car nous avons droit à une vérification de tente sur le trottoir (plutôt rassurant ?…), la finition des courses pour les produits frais ou encore la réparation express du brûleur au kérosène…

L’équipe se compose de Stanzin, notre guide (et le seul qui parle anglais), son aide que nous appellerons Pancho (contraction de « Sancho Panza », un rigolo un peu grassouillet et gauche), et Aman un touriste indien qui fera le trek avec nous. Une heure de jeep plus tard (et quelques œufs cassés par Pancho qui se fait remarquer), nous retrouvons nos 5 mules et le Horseman que nous surnommons Don Quichotte. Nous avons passé la vallée de l’Indus, rivière qui sépare le Ladakh du Zanskar pour arriver dans la vallée de la Markha (nom de la rivière que nous allons suivre pendant une semaine).

Nous partons donc à l’aventure le 11 juin, jour d’anniversaire de notre Fifi. Ça a son importance car chaque année pour l’anniversaire de Monsieur il ne fait pas beau… Et bien sûr après un départ à 3600 m sous le soleil, nous arrivons à 4500 m sous des grésillons, nuages, neige, vent, froid…LA TOTALE ! Le moral n’est pas à son maximum, on se dit qu’une semaine en tente avec ce temps là ça peut être compliqué… Sur la route nous rencontrons des mamies qui filent la laine sous les tentes de « nomades ». C’était sûrement un mauvais présage de les voir tricoter des bonnets et des écharpes en laine… Le soir, on nous monte les tentes, nous sert un thé chaud et nous mangeons un bon repas qui nous aidera à passer la nuit : du mouton (enfin des morceaux de peau, d’os, de la couenne…) qui a passé l’aprèm dans un papier journal mais dont nous avons soigneusement vérifié la cuisson, environ 3 h dans la « cocotte » ! La viande est accompagnée de dal (lentilles), des légumes verts et du riz : parfait avant d’aller se coucher dans notre tente recouverte de neige… Lors de cette première étape, nous avons parcouru 8km en environ 4h.


Premier jour de trek, campement sous la neige !

Jour 2 : Le premier col…

Les 4500m d’altitude de la veille ne nous ont pas collé la migraine, la nuit a été « correcte » grâce aux duvets en plumes, la combinaison intégrale de ski et la couverture de survie !

Mais les 2h qui nous séparent du col, qui n’est pourtant qu’à 4900m, ne sont pas évidentes malgré les chants d’encouragement de notre guide. Il fait toujours gris, c’est la neige, la pente n’est pas très raide mais l’altitude nous donne le souffle court et nous avons du mal à retrouver notre respiration, surtout à l’arrêt, nous avons presque le souffle coupé ! Sur la route nous croisons des marmottes et des yacks. La vue du col est très belle mais il fait froid, nous ne nous attardons pas ! La descente est sympa, sous le soleil, toute en douceur pour les articulations de Fifi mais Claire sent le mal de crâne qui vient, ce sera la mollesse jusqu’au soir…Pendant la descente nous croisons Thierry, un Belge un peu hyperactif qui nous fait bien rire. Sur la fin de la journée nous marchons un moment dans une sorte de canyon, c’est magnifique ! Heureusement le camp qui se trouve à 3610m d’altitude, après 6 h de marche et 16km nous offre une jolie nuit étoilée ainsi que de délicieux momos !


Premier col : Kanda La 4900m, où est Kiki ?

 

Jour 3 : La fameuse vallée de Markha…

La nuit a été chaude, c’est au moins ça, car les courbatures qui apparaissent aujourd’hui ne sont pas une partie de plaisir. Au programme : 6h de marche à plat, 19km et arrivée au village de Markha à 3850m. Il fait très beau, nous traversons une fois la rivière pieds nus et c’est plutôt froid ! Nous voyons un piège à loups sur la route – un énorme trou où les habitants disposent de la viande au fond – et apprenons que les villageois ne tuent pas les pauvres bêtes, mais les délocalisent loin de leurs troupeaux, bouddhisme oblige ! Pour la pause déjeuner, nous nous lions d’amitié avec un enfant ladakhi en manque de compagnons de jeux. Pas de barrière de la langue pour faire un barrage dans un cours d’eau ! Une bonne surprise nous attend à l’arrivée : un camping avec de l’herbe ! (marre de la poussière…) Nous essaierons de profiter de la « chaleur » pour faire un brin de toilette dans la rivière mais ce n’est pas gagné ! Un joli monastère surplombe le village, nous partons le visiter avec Aman.


Gompa (ou monastère) de Markha

Jour 4 : Moins on en fait, plus c’est dur…

Aujourd’hui il fait encore beau, ça donne du couragecar même s’il n’y a que 5h de marche, environ 13km et une arrivée à 4300m, les courbatures nous donnent du fil à retordre… C’est plutôt plat avec de la montée sur la fin, nous croisons beaucoup d’ânes, des bouquetins (appelés ici des Blue Sheep) et même un bébé yack qui passe au dessus de sa clôture pour faire un bout de chemin avec nous… Notre campement est au milieu d’une jolie vallée encaissée, et lieu de rdv des pigeons (à 4300m !). Nous sommes loin de tout village mais une femme arrive tout de même de nulle part pour venir récolter le paiement du camping ! (et oui c’est là que nous avons compris que les 3 murs en brique qui servent de wc au milieu des montagnes constituent en réalité une aire de camping reconnue)… La soirée « finie en beauté » grâce aux talents de cuisinier de Stanzin qui a réussi à nous faire une pizza avec une casserole et le brûleur à kérosène !


Vallée de Markha, vue sur le Kang Yazé 6400m

Jour 5 : Ballade matinale, après-midi repos bucolique

La mission du jour : se rendre au camp de Nimaling à 4750m d’altitude avant la nuit ! Pas trop compliqué, nous ne sommes qu’à 3km du but et plus de courbatures. Nous le faisons en 2h30 mais avec 450m de dénivelé tout de même ! Nous savons déjà que c’est le camp où nous passerons la nuit la plus fraiche, donc avec une température très très en dessous de zéro et avec de l’humidité… D’ici nous avons une très belle vue sur le Kang Yazé qui culmine à 6400m. Nous passons l’après-midi dans le pré de la vallée à jouer aux photographes et à se prélasser.


C’est où bon sang ?!

Jour 6 : Le jour du record…

Comme prévu, après une nuit difficile, nous partons à l’assaut du col de Gongmaru La perché à 5200m. Malgré le souffle court et le pas lent, nous passons le col sans difficulté en 1h30. C’est finalement la descente qui sera plus douloureuse, pendant 4h30, avec 1000m de dénivelés négatifs et passage de rivière, pont de glace, chemins écroulés….Mais ça reste une journée haute en couleurs (9km) avec le beau temps (encore !) et les différentes nuances qui apparaissent sur les roches au fur et à mesure de notre avancement. Certains passages sont quand même délicats et nous apercevons même une carcasse de cheval (certainement une chute fatale pendant un trek) dans un contrebas. Notre dernier campement, à 4200m, est encore très sympa et le dernier repas, on n’en parle même pas : un vrai FESTIN !… Un petit détail retient notre attention et vient un peu gâcher la fête. Aux abords du camping nous découvrons les « poubelles » qui, malgré le fait qui nous soyons en début de saison, débordent. Elles ne semblent pas être ramassées par des personnes (comme affirmé par notre guide) mais dispersées par le vent ou les bêtes. Ah, l’écologie et l’Inde…


Descente vers le dernier camp

Jour 7 : Adieux les montagnes, snif !

Le dernier jour prendra la forme d’une douce ballade matinale avant de retrouver le taxi et la civilisation. Partis de 4200m, nous descendons jusqu’à 3800m en 2h pour 7km. Nous descendons dans une vallée de plus en plus verdoyante et la sensation de quitter cet environnement nous rend un peu triste. C’est peut être ça le mal des montagnes !


Retour vers la civilisation, cherchez bien il y a des pylônes électriques…

Conclusion

Nous nous sommes régalés ! Cette expérience avec une caravane de chevaux, pendant une semaine, perdus au milieu des montagnes, restera inoubliable !

Nous avons marché 75km en 32h, à une vache près. Notre équipe était bien sympa, d’ailleurs notre guide apparait dans un documentaire tourné par des français : « Zanskar, le chemin des glaces » de la famille Lapied. Nous ne regrettons pas d’avoir eu un peu froid la nuit, car le fait d’être en basse saison, nous a évité les flots de touristes qui affluent chaque année pour faire ce trek très populaire.

Brèves de voyage :

Thierry le belge, le jour 2 :

« – J’aime déjà pas bien marcher, je me demande pourquoi j’ai signé pour une semaine de trek. Moi, j’aime les villes ! »

Claire, tous les jours pendant une semaine vers 11h :

« – Tu crois qu’ils nous ont préparé quoi pour le déjeuner dans la gamelle mystère ? »

Stanzin à nous :

«  – Dans le bouddhisme, lorsque les gens ne travaillent pas bien durant leur vie, ils seront réincarnés en ânes… »

Question de Fifi à Stanzin :

« – C’est quoi qui donne la couleur tantôt bleutée, tantôt mauve et tantôt jaune à la roche ?

– La beauté de la Nature ! »

Commentaires

  1. Lucie

    Super beau mais très peu pour moi !!!!!!!!!! le froid et la fatigue je vous les laisse !!!!!

  2. MUM et P'PA

    Je rejoins entièrement l’avis de LUCIE, très peu pour moi ; j’attends avec impatiente les plages de sable fin de la MALAISIE !!! J’espère que vous n’avez pas souffert de froid autant que les 48° degré d’Agra ? Je vois que vous vous êtes éclatés et que vous revenez avec des images magnifiques plein les yeux.
    Kiki va bien à ce que l’on voit ?

    Gros bisous

  3. Manou

    Superbe!

  4. tritce

    Greüt !!!!

  5. Etty

    Moi j’suis fan! C’est magnifique et tellement bien raconté! On a l’impression d’y être…et pourtant jvous connais pas lol! Merci

  6. papa/maman

    Sacrée expérience ! Bravo, nous sommes fiers de vous.
    Après ça les randonnées dans la Chartreuse vont être des « promenades de santé »…
    Prenez soin de Kiki !
    Bisous

  7. tata tonton bruno

    bravo!!! superbe!!! il faillait le faire, bon courage pour la suite à la prochaine étape?gros bisous a vous deux .

  8. karen et pipo

    vraiment super !!! c’est vrai, on a vraiment l’impression d’ être avec vous !!!! biz a vous deux, et à tres vite

  9. rapounetX

    huuuum va falloir penser a laver kiki, sinon il va vite sentir le bouquetin!!!

  10. myriam

    C’est magnifique les petits loups, bravo pour tout !!! de gros bisous.

  11. anelor

    Alors elle était bonne cette pizza des sommets?
    En tout cas nous savourons chacun de vos récits, l’humour, les photos…ça vous ressemble!
    Merci!!

  12. SAMDUP

    Coucou! alors Varanassi? Ca change de la neige du ladakh!!!!!! On espere que vous avez bien supporte la route de manali une deuxieme fois! Bien impatients de voir la suite de votre voyage! Merci pour tout ca a ete un plaisir de vous rencontrer. Marlene vous dit aurevoir, elle etait naze n a pas put venir.

    Bisous

    Sophie Tsewang et Lonicera

    1. fifi

      Merci a vous, ce fut un reel plaisir pour nous aussi de tous vous connaitre!
      On se verra peut etre sur Gre…
      La bise a vous trois, Marlene, Bob, le marie etc…!
      Nous!

  13. Yannouch

    Sacré Trip dis dont !!!! A 4000m y a le même effet qu a 1000m ?
    Bravo pour la performance vous me faites rêver.
    NO FEAR …

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